Page 113 - Lux in Nocte 15_Float
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salon, il n’avait pas d’autre envie que de se suicider, crise naturelle que j’ai moi-même pu
vérifier en maintes occasions.
Avec J. L. Almira, 1983.
COMPASSION
Je ne suis pas un égoïste. Ce n’est vraiment pas le mot qui convient. Je suis compatissant.
La souffrance des autres a sur moi un effet direct. Mais si l’humanité disparaissait demain
cela me serait égal. [...] La disparition de l’homme est une idée qui ne me déplaît pas.
Avec Helga Perz, 1978.
CONTEMPLATION
Je crois que le seul moment juste dans l’histoire est la période antique de l’Inde, où on
menait une vie contemplative, où on se contentait de regarder les choses sans jamais s’en
occuper. C’est alors que la vie contemplative a vraiment été une réalité.
Avec Helga Perz, 1978.
Nos contemporains ont perdu la faculté de contempler les choses. Ils ont désappris l’art
de perdre intelligemment son temps. Si je devais faire mon propre bilan, alors je devrais
dire que je suis le résultat de mes heures perdues. Je n’ai exercé aucun métier et j’ai gaspillé
énormément de temps. Mais cette perte de temps a été réellement un gain. Seul l’homme
qui se tient à l’écart, qui ne fait pas comme les autres, garde la faculté de vraiment
comprendre quelque chose.
Avec Georg Caryat Focke, 1992.
CORPS
Nous dépendons du corps ; il est comme un destin, une fatalité mesquine et lamentable à
laquelle nous sommes soumis. Le corps est tout, et il n’est rien : un mystère quasi
dégradant. Mais le corps est aussi une puissance fabuleuse. Même si l’on ne peut plus
oublier la dépendance qu’il engendre, dès lors que l’on est devenu conscient.
Mes idées m’ont toujours été dictées par mes organes, lesquels, à leur tour, sont soumis à
la dictature du climat.
Je ne dis pas que la météorologie conditionne la métaphysique, mais je constate une
certaine simultanéité entre l’interrogation métaphysique et le malaise physique. Très tôt,
j’ai été conscient de cette évidence et, honteux, j’ai toujours essayé de l’occulter.
Avec J. L. Almira, 1981.
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