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L’Académie de Platon n’était nullement un lieu où seules les connaissances abstraites,
sans aucune préoccupation d’application pratique, intéressaient les étudiants. Outre le
fait que l’on progressait dans la connaissance de l’astronomie et des mathématiques, on
s’y intéressait également à des technologies qui amélioraient la condition humaine.
L’Académie était, elle aussi, active dans la politique. Notons que Xénocrate, son
troisième président, a été un élément actif auprès d’Alexandre le Grand. Il aurait même
écrit à sa demande, son De Monarchia.
Aristote aussi était un personnage important de la
politique de son temps. Né à Stagire en 384, une
quarantaine d’années après Platon, son père et lui-même
ont évolué dans la cour de Philippe de Macédoine, un
des principaux alliés de l’Empire Perse qui, à l’époque,
exerçait son hégémonie sur toute cette partie du monde,
à l’exception de la Grèce. Aristote n’était pas un esprit
libre à l’instar des citoyens Grecs, mais reflétait de par sa
famille et sa naissance, la mentalité oligarchique.
On sait qu’en 342, Philippe de Macédoine l’a nommé Aristote.
précepteur auprès de son fils Alexandre le Grand. Tous les livres d’histoire rapportent
ceci mais rare son ceux qui révèlent que les relations entre ces deux personnages étaient
tout sauf bonnes. Selon Arrien, un historien grec à l’époque romaine, c’est Alexandre
qui a fait renvoyer Aristote le soupçonnant de vouloir « contrôler et manipuler » sa
pensée. Deux des proches compagnons d’armes d’Alexandre, le général Antigone le
Borgne et l’amiral Nearque, vont même jusqu’à accuser Aristote d’avoir empoisonné
Alexandre.
L’influence politique de Platon et d’Aristote ne se limite nullement
à la période de leur existence mais a continué à se développer au
cours du reste de l’histoire humaine.
Grâce à Saint Augustin, Socrate et Platon ont fait une entrée
majestueuse au sein de l’Église chrétienne transformant pour le
mieux la chrétienté et la Grèce antique.
Au cours de presque six siècles, ces conceptions ont été
hégémoniques au sein de la chrétienté, jusqu’au XIIe siècle qui
Saint Augustin a concilié marque l’entrée en force d’Aristote dans cette même église
Socrate et Platon avec chrétienne.
l’Eglise.