Page 87 - Lux in Nocte 15_Float
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donc accroître le nombre de travailleurs dans la Cité et rajouter, en plus, des
commerçants et des marins pour transporter les produits en bateau.
Il faudra aussi des marchés et une monnaie pour pouvoir échanger partout les
marchandises. Il y aura donc aussi des marchands et des salariés.
Le tout ne serait pas complet si on n’ajoutait pas à notre cité la nourriture : il faudra
produire du blé, du vin, de l’orge, de la farine, des olives, des fromages, des oignons, des
légumes, sans oublier les desserts, des figues notamment...
Si l’Etat grandit plus que le nécessaire, il faudra alors penser à assurer la défense de la
Cité, à créer une armée pour faire la guerre. La nécessité apparaît donc, d’avoir des
gardiens pour la Cité et de déterminer quelle sera la meilleure façon de les éduquer.
Il faut considérer ces gardiens, dit Platon, comme des jeunes chiens de race qu’il faut
éduquer. Pour dénicher et attaquer les ennemis, il leur faut l’humeur colère. Mais
attention ! S’ils sont trop colériques, ils deviendront alors un danger pour la Cité
elle-même. Il doivent développer aussi l’instinct philosophique afin qu’ils puissent être
doux et sages envers les leurs.
Éducation et musique
Quel type d’éducation peut développer le
mieux ces qualités ? Une éducation musicale
dont le rôle sera de nourrir la raison et la
douceur du caractère. Mais, s’ils ne faisaient
que de la musique, ils deviendraient alors trop
doux et trop mou ! En même temps, ils
doivent donc travailler la gymnastique, afin de
développer le courage qui doit venir au
secours de la raison.
Platon explique longuement ce que certaines
formes de culture ont de néfaste vis à vis du caractère de l’homme ; et combien elles
peuvent nuire aux jeunes si on les y expose dès leur plus jeune âge. Que de leçons à tirer
pour notre société aujourd’hui, où la surexposition à des films ou vidéos très violents
fabrique de plus en plus de jeunes assassins !
D’abord, Platon évoque la musique au sens très large que ce terme pouvait avoir dans la
culture Grecque et qui comprenait le théâtre, la poésie, et toutes les autres formes
d’art. Il enjoint les poètes à ne pas composer d’histoires ou de fables où l’on parle des
Dieux comme étant des méchants ou comme ayant mené des vies pleines de bassesses.