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Christine Adamo - Copyright NMS51GC
LE JOUR OU J’AI TUE LE PERE-DE-MAMAN
Ça a été super-facile. Tellement méga-plus-facile que pour
Erasmus-le-chat. Même que pendant un gros bout de temps, j’y
croyais pas.
En même temps, c’est vrai que j’avais réfléchi pendant
longtemps comment je pourrais faire. Je voulais être sûr que ça
marche et que personne se doute de rien. J'avais même lu tous les
Agatha-Christie de maman, vu qu'il y a masses d'idées pour tuer
dedans. Et je m’étais demandé laquelle d’idée, était la bonne.
Pousser le père-de-maman dans l'escalier, c’était pas facile
vu que, même s’il disait qu'il était malade, il était encore très fort.
Et puis, je pouvais jamais savoir s’il se casserait pas seulement une
jambe. Toute façon, il prenait tout le temps l'ascenseur quand il
venait chez maman.
L'électrocuter, pareil que pour Erasmus-le-chat dans un sac
et hop dans la baignoire, c’était aussi méga-compliqué parce qu’il
était trop lourd pour que je le porte. En plus, même chez lui, il
prenait jamais de bain vu qu’il se lavait qu’avec des gants de
toilette sur la fauteuil que maman a été obligé de mettre pour lui
dans sa douche, et chez le coiffeur pour les cheveux.
J'avais aussi pensé lui faire manger des bouts d'épi de seigle
qui font des trous dans l'estomac et dans les boyaux partout, du
coup, on meurt comme une passoire de caca. Mais je m’étais dit
que ça se mélangerait pas facilement avec ce qu'on mange le
dimanche. Donc ça se serait vu.
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