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Christine Adamo - Copyright NMS51GC
à foncer dans l'eau en faisant pfft-pfft avec le nez comme
d’habitude.
Au bord sur la plage, il y avait une dame qui criait Benoît-
se-noie-Benoît-se-noie. Moi, j’étais en train de me dire que c'était
un drôle de nom pour se noyer, quand la dame a commencé à crier
plus fort Mon-Dieu-ce-monstre-va-dévorer-mon-Benoît-au-
secours. Là, j’ai juste pensé qu’il y avait des gens très bêtes. Et si
Bismuth avait pas déjà été en train d’arriver sur les deux bras qui
bougeaient de moins en moins, je lui aurais dit de revenir.
En même temps, c’était trop tard. Il avait déjà pris le col de
la veste du quelqu'un-qui-s'appelait-Benoît entre ses dents, et il
revenait aussi vite que s’il avait été tout seul. Après, Bismuth a
lâché le quelqu'un qui était un petit garçon, mais seulement quand
le papa est entré dans l'eau pour le prendre. Il s'est secoué, tout le
monde s'est écarté, vu que ça arrose beaucoup dans il fait ça. Et il
est venu vers moi.
A ce moment-là, tous les gens qui arrivaient de partout sur la
plage disaient ce-chien-est-un-héros, c'est-extraordinaire. Sauf le
petit garçon qui crachait et demandait à Bismuth d'aller lui
rechercher son bateau.
Moi, j'étais méga-fier que j’étais l'ami d'un héros, et papa
aussi. Il réussissait jamais à tenir sur la planche à voile mais au
moins, il était le papa de l’ami d’un héros. Bismuth, lui, il avait l'air
de s'en ficher complètement. Tout ce qu'il voulait, c'était le bout de
mon sandwich qui était resté dans la poche de mon blouson. Et il
essayait d'enfoncer son museau dedans en bavant partout comme
d'habitude.
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