Page 91 - LeJOURoùJEseraiORPHELIN-CHRISTINE.ADAMO_Neat
P. 91

Christine Adamo - Copyright NMS51GC





                               J'ai encore attendu. Seulement là, vu que je commençais à

                        m’ennuyer sous le manteau, j’ai compté. Du coup, je sais que ça a

                        fait  presque  le  même  temps  que  Bismuth  met  à  manger  sa  pâtée
                        quand il a pas faim parce que je lui ai donné  masses de gâteaux

                        avant. Donc ça a été un temps long. Mais ça valait la peine vu que,

                        quand elle est enfin sortie de la classe, pour une fois, Sofia-tronche-
                        de-cake se redressait pas comme Erasmus-le-chat quand il faisait le

                        je-suis-beau-beau-beau. Au contraire, elle était un peu penchée en

                        avant, elle se tenait le ventre, et elle marchait vite avec les cuisses
                        collées  en  haut.  Pareil  que  si  elle  avait  eu  un  pantalon  avec  une

                        seule jambe. Moi, j’étais impatient. Mais j’ai quand même attendu

                        qu’elle arrive au bout du couloir pour me lever avec mes fourmis

                        dans  les  jambes.  Et  je  l’ai  suivie  dans  les  escaliers  qui  vont  aux
                        toilettes.

                               J’avançais  doucement  parce  que  je  voulais  pas  que  Sofia-

                        tronche-de-cake  me  voit  vu,  qu’en  plus,  elle  montait  pas  vite
                        comme si elle avait peur de renverser quelque chose. Moi, derrière,

                        je l’entendais qui soufflait fort, je voyais les gouttes de sa sueur qui

                        tombaient sur les marches. Même que je commençais à avoir peur

                        que ça explose dans son ventre avant les toilettes.
                               Heureusement,  c’est  pas  arrivé.  J’ai  eu  le  temps  de  me

                        mettre derrière la porte des toilettes des garçons avant d’entendre

                        plof-plof-plof dans les toilettes des filles. Après, il y a eu deux fois
                        un re-plof-plof-plof avant la chasse d’eau, le robinet des lavabos, et

                        le  bruit  du  dérouleur  de  serviette  qui  est  toujours  cassé  chez  les

                        filles et chez les garçons aussi. Du coup, la serviette est toujours
                        toute  dégoûtante  et  toute  mouillée.  Et  c’est  pour  ça  que  moi,  je

                        préfère m’essuyer les mains sur mon pantalon.





                                                                                            91
   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96