Page 38 - Bulletin, Vol.81 No.2, December 2022
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JOY PATTINSON

                                                   1935-2022


                                                                   Par Elisabeth BELCHAMBER


            Joy est née à Lowestoft, dans le Suffolk, la ville la plus à l'est de la Grande-Bretagne
            et  à  l'époque  un  port  de  pêche  animé.  Elle  est  morte  à  l'hôpital  de  Morges  en  juillet
            2022.

            Dans sa soif d'indépendance, Joy a volontairement mis fin à sa scolarité formelle aussi
            rapidement que possible. Ignorant les conseils de ses parents, elle trouve rapidement
            des emplois dans un cabinet d'avocat, à l'hôpital local ou à Bulletin's où elle partage
            une caravane avec deux autres filles. Elle passe d'un emploi à l'autre, puis découvre le
            circuit  international.  Elle  commence  à  avoir  des  contrats  pour  des  conférences  à
            Strasbourg,  Genève,  Rome,  Le  Caire...  Elle  décide  de  s'installer  dans  la  région  de
            Genève, mais n'a jamais voulu, ni accepté, un emploi permanent. Elle aime le défi du
            changement  constant,  quinze  jours  par-ci,  deux  mois  par-là  :  PNUD,  CEE,  droits  de
            l'homme, droit de la mer, désarmement, FAO et Conseil du personnel. Elle a travaillé à
            Addis et à New York et a passé quelque temps en Iran, en Grèce et au Nigeria. Elle
            était une rebelle Ses idées et ses opinions étaient rarement en accord avec le courant
            dominant : "Les lois sont faites pour être enfreintes", proclamait-elle. Elle était contre
            tant de choses, des ceintures de sécurité des voitures aux bouteilles en plastique, et ne
            se faisait pas toujours des amis.

            Après avoir pris sa retraite de l'ONU, elle a vécu à Coppet et à Saint-Georges, puis a
            trouvé  un  appartement  au  rez-de-chaussée  à  Rolle,  avec  un  jardin  qu'elle  chérissait.
            Elle aimait observer les oiseaux qu'elle nourrissait de miettes de pain - s'enfuir parce
            qu'elle  avait  oublié  d'acheter  de  la  nourriture  pour  oiseaux.  Les  chats  voisins  étaient
            également  sûrs  de  trouver  une  soucoupe  de  crème,  et  les  hérissons  qui  avaient
            construit  un  joli  nid  sur  sa  terrasse.  Et,  bien  sûr,  ses  chiens : Sheba, Joker, Jasper,
            Cheeky et Saskia, pour n'en citer que quelques-uns. Elle croyait qu'il devait y avoir une
            vie après la vie - "sinon, à quoi bon naître ?" et pensait qu'elle reviendrait peut-être sous
            la  forme  d'un  oiseau,  comme  le  petit  rouge-gorge  insolent  qui  apparaissait  chaque
            année.

            Elle détestait vieillir, devoir demander de l'aide, l'idée de devoir dépendre des autres.
            Elle voulait choisir elle-même ses fruits et légumes et sautait dans sa petite voiture pour
            faire ses courses. À 87 ans, elle conduit encore, mais sur les routes de Rolle, pas sur
            l'autoroute.  Toujours  impatiente,  il  fallait  que  ce  soit  aujourd'hui,  maintenant  ;  une
            immense  volonté  de  continuer.  Elle  n'était  pas  vraiment  réconciliée  avec  ce  monde
            moderne  -  "ce  n'est  plus  comme  avant"  -  mais  son  vif  intérêt  pour  tant  de  sujets  -
            surtout la science - la tenait occupée sur internet pendant des heures. Elle admirait le
            savoir et ceux qui voulaient savoir, surtout s'ils en savaient plus qu'elle.

            N'oubliez jamais que je suis ce que je suis et que je le ferai à ma façon.

                                                                                     Traduit avec DeepL

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