Page 34 - Bulletin, Vol.81 No.2, December 2022
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elles vont inévitablement faire sourciller et susciter la controverse. Les propositions
comprennent un nouvel agenda pour la paix, des dialogues multipartites sur l'espace
extra-atmosphérique et un Pacte numérique mondial. Elles couvrent la gouvernance
économique mondiale, la fiscalité, le changement climatique et la biodiversité.
S'agissant de l'"infodémie" qui frappe notre monde, l'agenda propose de mettre fin à la
"guerre contre la science" et de soutenir "un code de conduite mondial qui favorise
l'intégrité de l'information publique".
Parmi les suggestions susceptibles de recueillir un large soutien, citons les initiatives en
faveur de la parité hommes-femmes, des consultations plus inclusives pour exploiter la
voix des jeunes, un Futures Lab et une déclaration sur les générations futures. On peut
toutefois s'interroger sur la proposition d'un envoyé spécial des Nations unies chargé de
veiller à ce que les décisions politiques et budgétaires des États tiennent compte de
leur impact sur les générations futures.
Le programme commun comprend des recommandations sur la protection des droits
des peuples en général et sur le rôle du droit international pour garantir ces droits, allant
du très concret au plus ambitieux. Il convient de noter la proposition d'un effort
multipartite visant à réduire la violence dans le monde sous toutes ses formes, y
compris la violence des groupes criminels et la violence interpersonnelle dans les
foyers.
Plusieurs recommandations touchent au cœur du fonctionnement de l'ONU. En vue
d'une "ONU 2.0" capable d'offrir "des solutions à l'échelle du système aux défis du XXIe
siècle", le rapport envisage une institution plus inclusive, plus réactive et plus
consultative et "un gardien fiable de notre avenir".
La nécessité de renforcer la coopération mondiale pour faire face aux crises
existentielles auxquelles l'humanité est confrontée est de plus en plus évidente. Notre
programme commun offre une stratégie large, intégrée et convaincante des prochaines
étapes majeures. Il est essentiel que le prochain gouvernement australien les mette en
œuvre.* Le projet de l'opposition travailliste de nommer un ambassadeur dédié aux
droits de l'homme est un pas dans la bonne direction. Le renforcement des institutions
internationales comme moyen de réduire les conflits et de s'attaquer aux problèmes
mondiaux est dans l'intérêt national de l'Australie, et dans notre intérêt à tous.
Des exemplaires de l'ensemble de la stratégie, Notre programme commun, sont
disponibles sur le site https://www.un.org/en/un75/common-agenda.
Erika Feller AO et John Langmore AM
[Note de l'éditeur : Erika était Haut Commissaire assistant pour la protection au HCR
avant de prendre sa retraite. John était directeur de la politique sociale et de la
Développement au Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat
de l'ONU de 1997 à 2002.
Tous deux travaillent actuellement à la School of Government, Faculté de droit, Initiative
for Peacebuilding, Université de Melbourne.
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