Page 15 - C:\Users\Emmanuel CHITERA\Desktop\dan\
P. 15
avant-ProPoS
L’économiste doit être « mathématicien, historien, homme d’État, philosophe, dans une
certaine mesure… au-dessus de la mêlée et aussi incorruptible qu’un artiste et pourtant,
parfois aussi proche de la réalité qu’un homme politique ». Ces paroles de John Maynard
Keynes, le grand économiste britannique qui, plus que quiconque, pourrait être qualifié de
« père de la macroéconomie », résument parfaitement ce que l’on attend d’un économiste.
Comme le suggèrent les propos de J. M. Keynes, l’étudiant en économie doit donc
faire appel à des talents multiples. Il incombe aux professeurs et aux auteurs de manuels de
l’aider à identifier et à développer ces talents. En rédigeant ce livre, mon objectif était de
rendre la macroéconomie accessible, pertinente et, mais oui, plaisante. Ceux d’entre nous
qui ont choisi la macroéconomie comme objet de leur profession l’ont fait parce qu’ils la
trouvent fascinante, mais surtout parce qu’ils sont convaincus qu’elle peut aider à com-
prendre de nombreux éléments de la réalité qui nous entoure et que ses enseignements,
correctement interprétés et mis en œuvre, peuvent rendre le monde meilleur. J’espère que
cet ouvrage pourra transmettre, non seulement la sagesse accumulée par notre profession,
mais aussi son enthousiasme et son sens des responsabilités.
L’approche retenue
Tout en partageant un ensemble commun de connaissances, les économistes n’ont pas tous
la même approche de la meilleure manière d’enseigner ces connaissances. J’entame donc
cette nouvelle édition en rappelant quatre de mes objectifs qui, conjointement, définissent
l’approche poursuivie dans cet ouvrage.
Tout d’abord, je propose une présentation équilibrée des thèmes macroécono-
miques de court et de long terme. Tous les économistes savent qu’une série de facteurs
dont les politiques publiques agit sur l’économie à divers horizons temporels. Chacun vit
dans son propre court terme, mais également dans le long terme que ses parents lui ont
légué. C’est pourquoi les cours de macroéconomie doivent aborder aussi bien les éléments
de court terme, tels que le cycle conjoncturel ou la politique de stabilisation, que ceux
qui relèvent du long terme, et notamment la croissance économique, le taux de chômage
naturel, l’inflation persistante ou encore l’impact de la dette publique. Aucun des deux
horizons temporels ne l’emporte sur l’autre.