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ASOUS LE SIGNE DU CHANDELIER
de la région, n’est nullement taillé dans le granit, mais qu’il s’agit, comme l’a bien vu Robert Charroux en 1971, d’un simple tracé dans le sable qui revêt une co- lline.
Archéologie NON LOIN DES LIGNES DE NAZCA
DE PARACAS
De même, son « dessin » et,
On eut, un moment, l’impression qu’on allait y parvenir, en 1939, lorsque Paul Kosok découvrit les mystérieuses lignes de Nazca qui, du point de vue de leur te- chnique d’ensemble, n’étaient pas sans évoquer ce qu’on continuait à appeler le chandelier des... Andes, ce qui constituait une autre erreur puisqu’il est situé sur le littoral du Pacifique et non dans ces mon-
u sud de Lima (Pérou), dans la baie de Paracas, les conquistadores du XVIe siècle ont trouvé « le signe mi-
surtout, son immobilité em- pêchent absolument d’y voir un quelcon- que indicateur de marées, tout comme il
tagnesL. es dessins de Nazca sont des tra- cés réalisés sur de grandes surfa- ces, par des alignements géométriques, des représentations d’animaux, d’hommes, ou de sim- ples figures planes relevant de la plus pure géométrie - triangles, tra- pèzes, rectangles réguliers, spira- les, etc.
raculeux des Trois Croix » qui res- semble plutôt au trident de Neptune. Tracé à flanc de désert, il a une hauteur de 183 mètres.
Les spécialistes qui se sont pen- chés sur son étrange aspect, comme Paul August Kosok, Maria Reiche, Kauffmann Doig, ou les au- teurs de best-sellers de l’insolite comme Robert Charroux, l’ont exa- miné sous toutes les coutures dans l’espoir de percer son mystère. Il s’agit en fait d’un géoglyphe géant tracé sur le versant d’une hauteur qui tombe sur la baie de Paracas.
Le premier à le révéler au public français fut Victor Forbin (L'illustration du 20 mars 1926). Pour cet auteur, le chandelier était un « trident » dessiné sur place par les... Atlantes!
L’objet se vit assigner toutes sortes d’origi- nes fantaisistes, considéré d’abord comme un signe indiquant la cache d’un ancien trésor enfoui par les flibustiers (selon Eduardo Garcia Monteros), fabri- qué selon d’autres sous la forme pieuse d’un véritable chandelier par les soins d’un ministre de Dieu... pour remercier les chrétiens d’avoir conquis l’Amérique (Fray Guatemala), ou comme un gigantesque sismographe (Beltran Garcia).
On en fit également un indicateur de ma- rées laissé par un peuple à jamais disparu ou un gigantesque signal « taillé » par des extraterrestres... dans la chair dure du granit d’un surplomb rocheux afin, sans doute, qu’on le voie de loin.
Il va sans dire qu’il ne s’agit de rien de tout cela. Et la première raison en est que le chandelier « el candelabro de las très cruces », comme l’appelaient les Indiens
est aberrant d’avoir voulu en faire un sig- nal à l’adresse des nautoniers en dé- tresse, pour la bonne raison qu’il regarde vers l'intérieur des terres, la colline sur la- quelle il se trouve faisant face à l’intérieur de la baie de Paracas.
Il n’en demeure pas moins que l’immense géoglyphe se trouvait là bien avant que Fray Guatemala ait pu se donner la peine de le tracer... Selon des appréciations assez raisonnables, le chandelier serait vieux de 2500 ans environ, - datation con- troversée, en réalité, le géoglyphe est quasi impossible à dater avec certitude.
Symbole trinitaire, cet « arbre de la vie » attira l’attention de René Guénon. Selon lui, c’était tout simplement une sorte de symbiose entre l’arbre de la science et celui de la vie, véritable « arbre du milieu », dans le sens ésotérique du mot et, par là, arbre du bien et du mal.
Le Père Félix Anizan, quant à lui, se de- manda s’il s’agissait d’une plante magi- que, d’une torche mystique, ou du sceptre en trident de quelque puissant dieu païen. Aucune de ces interprétations ne permet- tait ne serait-ce que d’approcher la vérita- ble signification du « chandelier ».
Des conditions naturelles particuliè- res et facilement explicables, dues à la composition minérale du sable et du gravier qui recouvraient le te- rrain, et accentuées par le relief
des lieux et l’impossibilité manifeste pour le vent de combler les dépressions étroi- tes et longues des tracés, firent que les lignes, une fois réalisées, ont acquis une étonnante pérennité.
L’oxydation différente du sol mis à nu par les tracés, au regard du reste - non remué - du terrain, assura le maintien de ces dessins dont le centre se trouve tout près d’une vallée au nom prédestiné la Valle del Ingenio, située entre les localités de Palpa et de Nazca, sur la panaméricaine reliant Lima au Chili.
Pour en revenir au fameux chandelier, Maria Scholten d'Ebneth déclare, dans la « Revista del Museo Nacional de Lima », tome XXIII, p. 245 (1954), qu'au nord de Pisco, à Cañete très exactement, un autre chandelier fait face à la mer. II serait des- siné sur un rocher.
Il existe donc un second trident qui, selon toute vraisemblance, fut souvent confondu avec le premier! Au lieu d’accroître le mystère, cela le diminue en le divisant.
Références:
Pierre Carnac, L'histoire commence à Bi- mini. (Robert Laffont, 1973)
El Directorio 17


































































































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