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De façon traditionnelle, les feuilles de ma- guey grillées sont appliquées en cata- plasme sur des douleurs ou des blessures ou sur la poitrine d’une personne souffrant de bronchite. En laissant fermenter l’agua- miel, on obtient le pulque, boisson légère- ment enivrante très appréciée des indiens. Boisson rituelle, boisson de fête, les Aztè- ques lui reconnaissaient également des vertus diurétiques.
Peyotl, ololiuqui et datura, des plantes sacrées
Le peyotl était la nourriture de survie des chasseurs-cueilleurs nomades. Ce petit cactus doté de plusieurs alcaloïdes, dont la mescaline, à en effet des propriétés sti- mulantes qui permettaient de supporter la faim, la soif et la fatigue.
Chez les Aztèques, le peyotl était con- sommé par les chamans lors de rituels cu- ratifs. Ils entraient en contact avec les esprits de la nature et pouvaient voir dans l’autre monde et ainsi prédire l’avenir et diagnostiquer les maladies.
Considéré comme un puissant analgési- que, les médecins aztèques l’employaient pour soigner des blessures et supprimer la douleur. Il servait aussi d’anesthésiant avant une opération chirurgicale.
L’ololiuqui, appelé également serpent vert et le datura sont deux autres plantes anal- gésiques très puissantes. Comme le pe- yotl, l’ololiuqui est une plante sacrée, réservée aux chamans qui l’utilisent à des fins rituelles, curatives et pour diagnosti- quer les maladies. Le datura, quant à lui, est employé uniquement dans des céré- monies d’initiation et pour des rituels très importants.
Une plante pour chaque maladie
Il y a l’hibiscus, pour améliorer la circula- tion sanguine et faire baisser la tension ar- terielle. L’épazote, pour soigner les maux d’estomac et les vomissements. Le tama- rindo, comme laxatif et pour purifier le sang. L’albahacar, digestif et diurétique, ou encore la manzanilla, comme sédatif général, pour faciliter la digestion, faire baisser la fièvre et calmer la toux.
Le nopal, un espoir face au diabète et au cancer.
Ce cactus pousse aussi bien sur des te- rres arides que sur les hauts plateaux et on le trouve jusqu’à 1500 m d’altitude. Toutes les populations rurales du Mexique le connaissent et consomment régulière- ment ses tendres raquettes grillées avec des oignons et des piments.
Dans la médecine traditionnelle, les ra- quettes de nopal sont appliquées sur les brulures ou les coups comme anti-inflam- matoire et on s’en sert aussi pour désen-
dans les raquettes de ce cactus qui évite- raient l’absorption du glucose dans l’intes- tin. D’autres recherches ont prouvé que sa consommation renforce aussi le système immunitaire et empêche le cancer de se développer. Ces découvertes suscitent l’intérêt de nombreux pays mais la conser- vation du nopal reste un problème. Il faut en effet le sécher et le réduire en poudre et pour obtenir 1 kilo de nopal en poudre, il faut 15 kilos de nopal frais.
Le tepezcohuite, une écorce pour soigner les brûlures
L’écorce de cet arbre épineux est utilisée de façon populaire pour soigner les brûlu- res et faciliter la cicatrisation des plaies de la peau. Les propriétés médicinales de cette plante ont été révélées au grand pu- blic le jour où de la poudre de tepezco- huite fut utilisée pour soigner des milliers de brûlés lors de l’explosion de l’usine de San Juan Ixhuatepec, dans l’état de Me- xico. Selon un médecin qui utilise cette poudre, « les résultats sont évidents : au bout de deux à trois semaines, la croûte tombe et l’on constate que la peau brulée s’est reconstituée et qu’elle est presque lisse ». Les labos pharmaceutiques s’inté- ressent de près à cette « poudre de la peau » au fort pouvoir curatif dû principa- lement à l’action antibiotique et de régéné- ration cellulaire.
Le jojoba, huile de beauté régénérante
Cet arbuste vient des zones arides du nord du Mexique. L’huile obtenue à partir de ses graines et contenue dans ses cap- sules a, depuis quelques années, un usage industriel et pharmaceutique. En cosmétologie, l’huile de jojoba est utilisée pour adoucir la peau du corps et comme shampooing pour ralentir la chute des cheveux. On peut aussi l’appliquer sur des blessures car cette huile possède des pro- priétés antiseptiques.
Le yam ou barbasco, pour accompagner la ménopause
Le yam pousse dans les forets tropicales du sud-est du Mexique. De façon tradition- nelle, les rhizomes servent de poison de pêche car ils contiennent des substances chimiques comme la saponine qui endort les poissons.
El Directorio 19
fler les yeux.
Les fruits de nopal calment la soif, soignent la bile et les reins, en modérant la chaleur de l’urine, et font baisser la fièvre.
Dans les années 1980, l’IMSS, l’Institut Mexicain de la Sécurité Sociale s’inté- resse au nopal et à ses vertus. Des cher- cheurs constatent que certaines populations rurales consomment énormé- ment de nopal pour prévenir ou pour soig- ner leur diabète. Les chercheurs ont effectué des tests auprès d’obèses ou de diabétiques : avec 100 grammes de nopal par jour durant 10 jours, le taux de glu- cose dans le sang a fortement diminué. On attribue cet effet aux fibres présentes


































































































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