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terres d’ailleurs
Bleu et vert au Jardin Majorelle
Créé par le peintre français Jacques Majorelle dans les années 1930, ce jardin de près d’un hectare a la luxuriance d’un jardin tropical. Blottie dans cette profusion d’essences, se niche l’ancienne maison du peintre: de style mauresque/ Art Déco, elle a abrité aussi son atelier.
En 1937, l’artiste crée le Bleu Majorelle, couleur intense dont il couvre sa maison puis les constructions du jardin. Jacques Majorelle meurt le 14 octobre 1962 et le jardin est alors laissé à l’abandon jusqu’en 1966, date à laquelle Yves Saint Laurent et Pierre Bergé le découvrent puis l’achètent quatre ans plus tard. Dès lors, les nouveaux propriétaires habitent la villa rebaptisée Villa Oasis et le jardin reprend vie. En 2008, à la disparition d’Yves Saint Laurent, ses cendres sont dispersées dans la roseraie où un mémorial est implanté. Quelques années plus tard, l’atelier du rez- de-chaussée accueille le remarquable musée Berbère ainsi qu’une exposition de créations de haute couture issues de la collection Saint Laurent.
Aujourd’hui le jardin Majorelle, le musée Berbère et l’exposition de haute composent l’un des sites les plus touristiques de Marrakech avec 600 000 visiteurs par an.
Une évocation Berbère
Objets de nombre de mythes et légendes, les Berbères sont les plus anciens habitants de l’Afrique du Nord, unis depuis 9000 ans par leur culture et leur langue. Ils ont, au fil des siècles, créé des communautés tribales et des royaumes souvent belliqueux mais toujours appuyés sur le lien à la terre, le sens de la communauté, l’hospitalité et le rapport au sacré. Autrefois écrite, la langue berbère est aujourd’hui essentiellement orale. Parlée par une bonne partie des Marocains, elle cristallise parfois les revendications et les passions dans le pays. La reconnaissance récente du monde Berbère semble augurer d’une certaine préservation de cette culture pour l’avenir.
À Marrakech, dans le cadre de verdure du Jardin de Majorelle, le musée Pierre Bergé des Arts Berbères offre un large panorama de ce qui constitue cette culture, en particulier sa créativité avec plus de 600 objets collectionnés par Pierre Bergé etYves Saint Laurent.
Un petit tour dans le désert
Empreint de légendes et de mystère, le désert ne s’apprivoise pas facilement, il demande du temps... Toutefois, au cours d’un séjour à Marrakech on peut en avoir un bon aperçu : citons deux destinations, qui figurent dans les propositions de l’Hôtel Domaine des Remparts. Un petit tour de la journée est possible au Désert d’Agafay : situé à une quarantaine de kilomètres seulement de Marrakech, ce désert de pierres offre un paysage aride
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bordé au loin par l’Atlas qui se découpe sur l’horizon. Une étonnante petite oasis, l’Oasis Enchantée, se niche dans un creux de vallée le long d’un oued et fait une tache de verdure bienvenue dans ce paysage. Sur la route dégradée qui mène au désert, il faut longer pendant une bonne dizaine de kilomètres les baraques qui proposent des excursions en quad pour trouver un début de sérénité. Passer la nuit dans le désert d’Agafay est sûrement une option à retenir pour une première approche.
Au bout d’une piste un peu difficile par endroits, se trouve notamment le campement Scarabeo 2. (Attention, deux campements portent le même nom, mais il vaut mieux opter pour le plus éloigné de Marrakech, qui est plus isolé). Quelques tentes confortables permettent de profiter des derniers rayons du soleil, dîner et passer la nuit en contact avec le désert, les étoiles et le silence.
Beaucoup plus loin de Marrakech,à quelque 50 km d’Erfoud, les hautes dunes de sable de l’Erg Cherbi voisinent avec le petit village de Merzouga, point de départ du tourisme d’aventure au Maroc. Le paysage époustouflant répond aux attentes des amateurs de désert: des dunes de sable fin jusqu’à l’horizon, le tout baigné d’une couleur jaune orangée accentuée le soir par le coucher du soleil.
Des dromadaires sereins parcourent les dunes, conduits par les Sahraouis, les « hommes bleus » qui portent leur fameux et très repérable chèche bleu indigo.
Au village de Merzouga, il suffit de s’adresser aux nombreuses boutiques pour avoir une idée des possibilités d’excursions en tous genres. Simple balade de la journée, ou bien séjour sous des tentes de luxe en plein déser t, les idées ne manquent pas.
Certains bivouacs sont établis non loin du village (une quinzaine de minutes à dos de chameau), d’autres sont plus éloignés mais en règle générale, le confort est au rendez vous.u
Photographies François Millo