Page 124 - test
P. 124
RÉVÉLATION…
J’ai décidé d’apprendre à boxer, ce qui à première vue paraît…
surréaliste… vu mon gabarit et mon état globale… J’ai
quelques notions ayant été un temps coq sur un rafiot nommé
« Équateur » en des compagnes de thon blanc et des bordées
soutenues et autres beuveries et retroussage fameux. Et entre
parenthèse pas besoin de mètre étalon pour postuler devant
les gueuses portuaires si ce n’est de la monnaie en cours et de
bonne provenance…
Bref, j’ai fait le pied de grue devant le premier club de boxe
venu, un ancien garage auto. Le spartiate est fondateur, m’a
dit le coach à qui l’on ne remet pas un bouquet de gueule de
loup même s’il a une gueule de muflier (et c’est un
compliment).
Le coach me fait comprendre que la boxe est un sport de
dignité, de connaissance de soi, de rigueur, de confiance et de
quelques cicatrices et aussi à l’âme. En fait, je suis en train de
me demander si je ne vais pas regretter ma cambuse et le filet
araignée monofilament.
Après un certificat médical, le paiement d’un premier mois, je
commence ma première séance de boxe française… et ce n’est
pas du cinéma. Il est clair que je suis en train de suer
chaudement (on peut suer froidement) de ce premier cours
intense… et je ne suis pas pris pour un pigeon.
Les séances se succèdent au fur et à mesure et prends un goût
certain à ce sport. Je me sens revivre ; je prends de l’assurance
mais surtout je constitue mon assurance vie au cas où… je
devrai reprendre mon job sur un navire.
Qu’il est bon de ressentir son corps en ses muscles, en sa
peau, en ses courbes… je suis en train de m’aimer, là ? Hop,
là ! Je ne suis pas une poule mouillée mais sans être de la
carrure baraquée videur gorille boîte nuit, je constate avec
satisfaction que mon corps est devenu une belle architecture.
— Alors, tu viens mon Jean-Paul à moi, nous allons être en
retard pour la soirée « coquins, coquines ».
— J’arrive, Mon Lou, je suis à écrire mon avant-propos de mon
futur livre : « Nous, entre boxe et révélation ».