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RÉVÉLATION…

        J’ai décidé d’apprendre à boxer, ce qui à première vue paraît…
        surréaliste…   vu   mon   gabarit   et   mon   état   globale…   J’ai
        quelques notions ayant été un temps coq sur un rafiot nommé
        « Équateur » en des compagnes de thon blanc et des bordées
        soutenues et autres beuveries et retroussage fameux. Et entre
        parenthèse pas besoin de mètre étalon pour postuler devant
        les gueuses portuaires si ce n’est de la monnaie en cours et de
        bonne provenance…

        Bref, j’ai fait le pied de grue devant le premier club de boxe
        venu, un ancien garage auto. Le spartiate est fondateur, m’a
        dit le coach à qui l’on ne remet pas un bouquet de gueule de
        loup   même   s’il   a   une   gueule   de   muflier   (et   c’est   un
        compliment).

        Le  coach   me  fait  comprendre   que   la   boxe  est  un  sport  de
        dignité, de connaissance de soi, de rigueur, de confiance et de
        quelques cicatrices et aussi à l’âme. En fait, je suis en train de
        me demander si je ne vais pas regretter ma cambuse et le filet
        araignée monofilament.

        Après un certificat médical, le paiement d’un premier mois, je
        commence ma première séance de boxe française… et ce n’est
        pas   du   cinéma.   Il   est   clair   que   je   suis   en   train   de   suer
        chaudement (on peut suer froidement) de ce premier cours
        intense… et je ne suis pas pris pour un pigeon.

        Les séances se succèdent au fur et à mesure et prends un goût
        certain à ce sport. Je me sens revivre ; je prends de l’assurance
        mais surtout je constitue mon assurance vie au cas où… je
        devrai reprendre mon job sur un navire.

        Qu’il est bon de ressentir  son corps en ses muscles, en sa
        peau, en ses courbes… je suis en train de m’aimer, là ? Hop,
        là ! Je ne suis pas une poule mouillée mais sans être de la
        carrure baraquée videur  gorille boîte nuit, je constate avec
        satisfaction que mon corps est devenu une belle architecture.

        — Alors, tu viens mon Jean-Paul à moi, nous allons être en
        retard pour la soirée « coquins, coquines ».
        — J’arrive, Mon Lou, je suis à écrire mon avant-propos de mon
        futur livre : « Nous, entre boxe et révélation ».
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