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TOLÉRANCE… DÉFINITION

             Je pose ma valise sur le bord de la route. Il est tard, il fait
             beau, le ciel est bleu.

             Est-ce vraiment ma valise que je pose ? Je recommence.

             Hier j’ai posé ma tolérance sur le bord de la route. J’exergue :
             toute vie commet des erreurs et l’erreur est une tare.

             Pas de consensuel possible.

             Il manque quelque chose ? Je recommence.

             Hier j’ai posé ma tolérance sur le bord de la route et l’ai…
             tuée.

             Mais   est-ce   hier ?   Il   y   a   peut-être   dix   ans,   vingt   ans.   Ma
             confidence est-elle anachronique ?

             Demain l’aube sera pendue en même temps que moi, haut mais
             pas court. Agonie en perspective ?

             Ma plume ne tremble pas, mon encre s’éparpille et griffe mon
             incompréhension.
             Je l’ai tuée ? Possible. Je suis coupable ? Possible. Je n’ai pas
             fait exprès.

             Pour certains, mes propos vont de l’intolérable à l’outrance…
             l’outrancier.   Intolé…   comme   intérieur,   entôler ?   Prison.
             Enfermement.

             J’ai voulu enfermer la tolérance et son effluve sur le parvis de
             la société qui impose son diktat car cette tolérance n’est pas
             celle de ma définition. A la tolérance, il ne faut qu’une seule
             définition.

             En filigrane est inscrit son acte de foi et rien ne sert de creuser
             même avec une formation en spéléologie. Faut-il le mettre au
             jour   et   dire   seulement   que   la   tolérance   ne   doit   pas   être
             défigurée. Voilà notre seule définition.
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