Page 8 - Nathalie Nkum
P. 8
3) La reformulation par Lucas et Muth : la Nouvelle économie classique.
Les Nouveaux classiques radicalisent la théorie monétariste, et donnent de la rigueur à la théorie de
l’incapacité des politiques monétaires, en remplaçant l’hypothèse d’anticipations adaptatives de
Friedman, par celle d’anticipations rationnelles. Les modèles à anticipations rationnelles ont accrédité
l’idée selon laquelle l’inflation n’a pas d’effets bénéfiques sur la croissance. A long terme, plus
d’inflation ne réduit pas le chômage ; on dit que la Courbe de Philips est verticale. Seule une inflation
non anticipée peut avoir un effet sur la croissance en faisant baisser les salaires réels. Mais l’inflation
ne peut être durablement sous-estimée. Dans ces conditions, il y a intérêt à lutter contre l’inflation,
puisque la croissance à long terme sera affectée.
Pour les Nouveaux classiques, les agents économiques raisonnent toujours en termes réels et ne
peuvent donc pas être leurrés par « l’illusion monétaire »; les agents économiques déterminent leur
comportement sur la base d’ « anticipations rationnelles » sur lesquels la politique monétaire est
inefficace à long terme et même à court terme.
Pour les Nouveaux classique, la monnaie est super neutre et la politique monétaire ne peut pas
accélérer la croissance.
La banque centrale doit donc déterminer sa politique monétaire en arbitrant entre deux
objectifs importants mais contradictoires : maîtriser l’inflation au risque de tuer la
croissance, soutenir l’activité au risque de laisser se développer une bulle
financière.
- 8 -