Page 13 - Nathalie Nkum
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PARTIE II : Situation, observation, sentiment, réflexion et action.



               La seconde partie de notre mémoire embrasse l’ossature SOSRA.






                   I.  LA SITUATION




               Douala, la capitale économique du Cameroun, avec ses 2 000 000 d’habitants, sa moyenne par an de
               3500 titulaires de Licences et Maîtrises, issus de l’Université de Douala, ainsi que sa cinquantaine
               d’entreprises disposant d’un personnel de1000 à 2000 âmes, nous semble être un échantillon assez
               représentatif.

               Dans la ville de Douala aujourd’hui, le marché de l’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur
               est très restreint, et pour certains, il semble même fermé. Le taux d’emploi de cette population
               amène à se demander si la ville n’est pas tombée dans le travers d’une scolarisation poussée non
               suivie d’une politique de création d’emplois.

               Le manque de travail et la rareté de postes vacants, sont ressentis avec acuité par ces diplômés,
               5ans, 10 ans, et parfois plus après leur sortie d’école.

               Le chômage prend des airs de fatalité, tant sa présence, sa durée, sa récurrence dans le quotidien des
               familles se sont installées à demeure. Depuis plus d’une décennie, il est le sujet majeur des
               préoccupations, il est au centre des discussions, dans les divisions administratives de la ville,
               communément appelées « quartiers », dans les bureaux, les foyers, les familles, les écoles et
               universités…

                   •  L’une des manifestations frappante de cette rareté d’emplois est cette floraison de petits
                      métiers dans lesquels s’engouffrent ces jeunes diplômés : conducteurs de taxi et de
                      mototaxis, gérants et employés de cybercafés, gérants de cabines téléphoniques mobiles,
                      prospecteurs des services bancaires, des services d’assurance, des services d’opérateurs
                      téléphoniques, stagiaires ad vitam aeternam, libraires ambulants, vendeurs d’une gamme
                      variée de produits divers.
                   •  Une autre en est cet incompressible désir de fuite, d’expatriation, cette envie de partir
                      s’installer ailleurs, très souvent en occident, dans l’espoir d’une amélioration des conditions
                      d’existence.

               L’état d’esprit de ces jeunes qui oscille entre déconsidération et résignation, sentiment d’abandon,
               désarroi et même révolte contenue, confiance diffuse en l’avenir et orientation vers les choix à la
               limite de la morale, je disais, l’état d’esprit de ces jeunes traduit leur mal vivre.






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