Page 11 - Nathalie Nkum
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III. Les Pistes retenues.
Les Monétaristes s’opposent à l’utilisation de la politique monétaire en faveur de la croissance.
Les Nouveaux classiques vont même jusqu’à estimer que maîtriser l’inflation et favoriser la
croissance sont deux objectifs contradictoires sur lesquels la banque centrale doit arbitrer. Les
Keynésiens pour leur part estiment que la politique monétaire est indispensable pour parvenir au
plein emploi.
Notre propos n’est pas une remise en question de la lutte contre l’inflation comme objectif ultime des
banques centrales, les inconvénients résultant d’une absence de préoccupation vis-à-vis de l’inflation
étant non sous estimables.
Car en cas d’inflation, les marchés fonctionnent moins bien, les prix ne reflètent plus correctement
les variations de l’offre et de la demande, donc ne jouent plus leur rôle de signal des marchés.
Les couches faibles de la population qui ne peuvent pas protéger leurs revenus contre l’inflation,
perdent leur pouvoir d’achat déjà réduit.
Les pays à forte hausse de prix perdent des parts de marchés face aux autres car ils deviennent
moins compétitifs.
Donc il est très approprié que le contrôle de l’inflation soit un souci majeur de la politique
monétaire.
Seulement, en ce qui concerne précisément le Cameroun, ce souci ne saurait être unique.
En cela nous rejoignons Keynes qui préconise l’utilisation de la politique monétaire pour
accroître la demande, la production et l’emploi, la pertinence de son choix, coïncidant avec le
souci de résorption du chômage quasi endémique de la population jeune du Cameroun.
Selon E. Combes, dans son précis d’économie : « Objectifs et instruments de la politique monétaire. »
en 2003, la politique monétaire s’inscrit dans la poursuite des objectifs finaux du carré magique :
croissance économique, plein-emploi, stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements.
Cette politique monétaire, qualifiée de conjoncturelle a longtemps été utilisée comme un instrument
de stimulation de la croissance économique et d’arbitrage entre inflation et chômage : lorsque la
conjoncture s’annonçait morose, la politique monétaire expansionniste devait permettre une reprise de
l’activité, au risque d’une accélération de l’inflation ; à l’inverse, lorsque l’économie se trouvait en
situation de surchauffe, une politique monétaire restrictive permettait de limiter la dérive
inflationniste, au risque d’un ralentissement de l’activité.
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