Page 48 - OPEX MAGAZINE N°1
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On lui a
ON LUI A
tamponné
TAMPONNÉ
retraite...
RETRAITE...
on lui a tamponné retraite...
On lui a tamponné «RETRAITE» sur sa carte d’identité Qui pour quelques instants,
Et d’un coup d’encre, il a vu sa vie s’effacer lui redonneront les frissons d’antan
Pourtant la journée avait bien commencé Puis s’assoit devant la télé, ou face à un journal usé
De son adieu aux armes, on l’avait honoré Va-t-on parler de son armée ?
Délaçant pour la dernière fois, les lacets de ses rangers Mais ça le laisse souvent sans voix,
usées ça le rend triste quelques fois
Une larme coule lentement, l’armée fut son passé Lorsque les médias, lui matraquent le nom de Casey
toute la journée
Puis viennent les semaines, interminables et moroses
Où le temps vous donne l’impression d’avoir fait une pause Alors que ses frères d’armes sont en train de tomber
Et que personne ne parle de son armée
Il se dit, « je suis peut-être en vacances,
pour une longue période » Ça l’énerve quand on dissout, quand on ne paie pas,
Mais il comprend très vite, qu’il n’est plus la même personne quand ses potes sont maltraités
Il s’insurge quand il sent que le peuple s’éloigne de son
L’ancien se lève le matin, droit et fier, mais il ne voit plus armée
S’élever le beau drapeau français, qui jadis l’avait ému Il essaye d’aider, de soutenir comme il peut
Il n’entend plus le clairon résonner, et lui faire lever la tête Pendant une heure, deux heures, il est utile, il est heureux
Il n’entend plus les petits gars, chanter sa belle Marseillaise Et le soir quand tout s’éteint, quand la lune bas son plein
Alors, résigné il prend son café seul dans son coin Il prend sa clope, et en regardant vers le ciel
Et se met à rêver à tous les copains Se voit quand il était là-bas en afgha
Ils n’ont plus le même combat, le même ennemi Il se voit là-bas avec ses frères au combat
Eux œuvrent pour la patrie et lui contre l’ennui Se met à rêvasser aux belles actions menées
Et il prend conscience que c’est fini Mais se fait vite rattraper, lorsque sa clope est consumée
Il attend inlassablement que le téléphone résonne Alors il rentre se coucher, demain il se lèvera très tôt
Dans l’espoir qu’un frère d’armes, s’est rappelé à sa personne La même journée qui l’attend
Il créé des pages, des forums, des groupes Sans le son du clairon d’antan
Dans l’espoir d’une discussion, une retrouvaille Il regarde comme tous les soirs, ses rangers au fond du
Mais hélas, il n’est plus de la troupe placard
Il tourne en rond, se cherche des activités, Une larme coule sur ses rides, qui dessèche ses sillons
mais rien n’y fait Il est trop vieux, mon bel ancien
Une gravure trop profonde est ancrée dans son cœur Pour aller se battre avec ses copains
Et toujours dans la tête toutes ses belles années passés Va-t-il rêver, à ces combats, qu’il ne fera surement pas
Toutes ces OPEX enfouies, il y pense trop d’ailleurs Va-t-il rêver à ces combats et se retrouver là-bas
Et des chimères lui rappellent, peu souvent le meilleur Je le saurai demain matin, avec un café à la main
Il craque parfois, il le sait, il le sent, Mon dieu que ma vie, fut bien
quand une larme vient à couler
L’ancien attend inlassablement toutes ces commémorations Auteur anonyme
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