Page 106 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des gé,!éraux
tique de channe auprès des chefs de régions militaires,
presque tous analphabètes, pour les mettre sous influence.
Chadli Bendjedid, chef de la 2' Région, était l'un
d'eux. Il avait pour chef d'état-major le capitaine Lami
Belkheir, et son adjoint n'était autre qu 'Abdelmalek Gue-
naïzia. C'est dire qu'il était bien pris en charge.
Ancien caporal de l'année française avant de rallier
l'ALN en 1956, Chadli Bendjedid, un paresseux qui aime
la belle vie, a trouvé en BeLkheir un parfait complice sur
lequel se décharger de tous ses pouvoirs. Les deux.
hommes constituent un duo hors pair. Un schéma qui se
reproduira plus tard, à un niveau bien plus élevé, avec l'in-
vestiture inattendue de Chadli à la tête de l'État algérien
en 1979. Cette date constitue un tournant dans l'histoire
de l'Algérie. Le pouvoir occulte des transfuges de l'armée
coloniale vient de frapper un grand coup en renversant
toutes les données de la succession.
À cette époque, les barons de l'année algérienne
avaient pour nom Abdallah Belhouchet, Chadli Bendjedid,
Saïd Bouhadja ou Mohammed Ataïlia. Tous analphabètes
et apolitiques. Personne n'osait parier un dinar dévalué sur
leurs chances d'accéder à la magistrature suprême. D'ail-
leurs, ils étaient inconnus de la population. Les noms des
militaires qui revenaient le plus souvent dans les chro-
niques des petites gens étaient ceux des colonels Ahmed
Abdelghani, Ahmed Bencherif, Ahmed Draïa, Mohammed
Salah Yahyaoui. Ils avaient tous quitté l'année et occu-
paient des fonctions civiles. Nos actuels généraux, Tewftk,
Smail, Nezzar, Larnari, Fodhil Chérif, Said Bey, Karnel
Abderrahmane, Ait Abdessalem, Gheziel, Saheb et autre
Guenai'zia, étaient sous-lieutenants ou, dans le meilleur des
cas, capitaines ou commandants. D'obscurs anonymes.
Cependant les fonctions occupées par certains d'entre eux
et leurs camarades de « la promotion Lacoste » étaient