Page 111 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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vènement de l 'imposture 109
opposé à la conclusion d'un contrat de trente-six milliards
de francs, portant sur j'achat à la France d'équipements
militaires destinés à assurer la couverture aérienne du terri-
toire national, dont l'Algérie n'avait selon lui nuUement
besoin. Plus tard, il paiera cher cette opinion en allant
séjourner à la prison militaire de Blida.
Avec le départ des généraux Benyelles et Benloucif,
le Secrétariat général du ministère de la Défense retombe
sous le contrôle des « déserteurs ». Le poste tant convoité
revient au général Mostefa Cheloufi. C'est l'occasion de
donner un grand coup de balai aux officiers maquisards.
Une opération qui avait commencé dès l'arrivée de Chadli
à la présidence, mais avait dû être arrétée après que de
vives protestations eurent été exprimées par les anciens de
l'ALN. D'autant que la purge avait touché des officiers les
plus intègres.
Le commandant Achouri Hammouda, par exemple,
sous-directeur de l'infonnation au commissariat politique,
et l'un des fondateurs de la revue El Djeich avec le prési-
dent Houari Boumediene. Originaire des Aurès, ancien
compagnon du colonel Si L' Haouès, une figure légendaire
de la révolution algérienne mort au combat en 1957,
ancien élève de la Zitouna de Tunis et licencié en Droit de
l'université d'Alger, il donnait aux jeunes officiers que
nous étions l' image du moudjahid propre et sincère. Dans
un milieu de pounis, sa probité a stoppé net sa promotion.
Après avoir passé dix ans au grade de commandant (un
record jamais égalé à ce jour), il découvre sur son bureau,
un matin de 1984, un avis de radiation de l'année.
Il est invité à faire valoir ses droits à la retraite et à
emballer ses affaires dans un délai de quarante-huit heures.
Lui qui habite un modeste trois-pièces à Alger, et qui ne
s'est pas constitué de fortune durant sa carrière, s'inscrit
au barreau de la capitale et partage un cabinet d'avocats à