Page 113 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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vènement de ['imposture  III

reconvertissent en chauffeurs dc taxi, gargotiers ou mar~
chands ambulants pour compenser la perte des primes, for~
tement ressentie par les pères de familles nombreuses.

     En deux vagues successives, les généraux Lakehal
Ayat Mejdoub, Mohammed A11eg, Ali Bouhadja, Larbi Si
Laheene, El Haebemi Hadjeres, Zinc El Abidine Haehiebi,

Hoeine Ben Maalem, Liamine Zeroual, Abdallah Bethou-
chet, Abdelmadjid Cherif, et Mohammed Attai1ia sont
invités à ranger leur casquette au rayon des souvenirs. Dix
généraux qui n'ont jamais porté l'uniforme français quit-

tent l'armée algérienne, laissant le champ libre à ceux qui
les ont combattus dans les djebels durant de longues
années.

      Ajoutons à cette liste les généraux Benloucif et
Benyelles, le général Kamel Abderrahim, qui démissionne
en 1990 pour protester contre la nomination de Khaled

Nezzar au ministère de la Défense - « Je ne servirai jamais
sous les ordres d'un ancien soldat de l'année française »,

clamait-il à qui voulait l'entendre - ainsi que le général
Mohammed Betchine, victime des luttes claniques après
avoir servi d'instrument consentant. Au total. ils sont qua-
torze à ranger leur uniforme au placard.

      Pour faire passer la pilule, les décideurs ont parfois
su prendre des gants. Aux uns, ils ont alloué des ligues de
crédit bancaire pour monter des affaires industrielles.

     À d'autres, ils ont accordé une retraite dorée pour
quelques années en les envoyant occuper une ambassade :
Bagdad pour Larbi Si Laheene, Bucarest pour Zeroual et
Sofia pour Hachichi. Il fallait bien redistribuer quelques
micttes des recettes pétrolières pour acheter leur silence.

      Le général Hachemi Hadjeres, l' un des officiers les
plus intègres, a fait l'objet d'une éviction rocambolesque
en forme de mauvaise blague. Directeur de l'Académie
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