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A la fin de ta vie, tu donnais également à voir un homme soigné, d’une
ressemblance étrange avec le baryton du Maître de la musique (José Van
Damme) J’entendais souvent à ton propos, dans ton sillage « la séduction
n’a pas d’âge »
Ton élégance allait de pair avec un langage qui bannissait formellement
tous les néologismes « modeux » : j’adore, génial, kiffer, positionner,
initier, challenge.
Mais peut-on parler de toi sans évoquer ton appétence pour toutes les
formes de la Nature :
L’eau, toujours l’eau, de la Grèce à la Sicile, de Taormina à Cefallu, de la
Mer Egée à toutes les îles maldiviennes.
« Ce toit tranquille où marche les colombes », tu le contemplais par en
dessous, mais je pense qu’il s’agissait pour toi de prémisses à la méditation
dans le silence absolu, d’une sorte de yoga sous-marin plutôt qu’un défi
sportif.
Quoi qu’il en soit, le bonheur avait toujours pour toi le visage d’un escalier
qui descendait vers la mer.
A Kani, tu chérissais un immense banian de 400 ans et qui possédait 4
troncs ; 30 hommes en font difficilement le tour.
Le crépuscule de ta vie était émaillé de plusieurs bonheurs :
Je citerais à peine la très heureuse famille que tu as créé, en patriarche
débonnaire, attentif et gourmand de toutes nouveautés.
La non reconnaissance dont tu as sans doute été peiné quelque fois ?
« Pas très haut peut être, mais tout seul » a définitivement été effacé par
ton élection au titre de « Pionnier de la Main » peut être une sorte de
prix Nobel du pauvre ; Ce nouveau titre à côté d’Yves Allieu, de Philippe
Saffar et maintenant de Michel Merle , t’a apporté un supplément d’âme
et fut sans doute à l’acmé des bonheurs de ta vie.
C’est à cette époque, et presque à la retraite, que tu as ouvert ta deuxième
clinique.
Devenir Pionnier, renvoie toujours à la nécessité et au bonheur de
transmettre et je pense parfois, que tu n’as jamais pardonné à
Stradivarius d’avoir supporté que la tombe se referme sur lui sans jamais
transmettre le secret de son vernis miraculeux.
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