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Golf Business Canada
« Si j’étais rémunéré à 20 $ l’heure et que la personne passe de 11 $ à 15 $, ce serait autre chose. Mais si je gagne 15 $ l’heure et que les personnes sous ma gouverne jouissent du même salaire, j’en demanderais davantage, je voudrais un peu plus, un bel exemple de l’effet de ruissellement », a affirmé M. Thistle.
« Mon but n’est pas de priver quiconque d’un salaire ou d’un gagne-pain. Je crois être conciliante, chose qui se reflète par la rétention du personnel », a énoncé Tiffany Gordon, cadre professionnelle et directrice générale du Cottonwood Golf and Country Club, à De Winton, en Alberta.
Selon Mme Gordon, l’effet de ruissellementsurlessalairesn’attire pas l’attention dans la foulée d’une annonce aussi grandiose que celle d’un salaire minimum de 15 $.
« Si vous avez des employés d’expérience qui sont témoins d’une nouvelle personne rémunérée à 15 $ l’heure, ils diront, par exemple, qu’ils valent maintenant 23 $ l’heure », a-t-elle affirmé.
DIMINUTION DU PERSONNEL ET AUGMENTATION DES TARIFS Plusieurs propriétaires et exploitants de terrains de golf s’inquiètent de ne pas avoir de choix que de diminuer le personnel ou d’augmenter les tarifs.
« Lorsque l’on tente de maintenir un taux de rétention de 65 à 70 %, cela donne lieu à un casse-tête budgétaire et risque d’avoir un impact important sur toutes les entreprises » a avancé Mme Gordon, ajoutant que la main-d’œuvre représente 35 % des recettes au club Cottonwood.
« Si l’augmentation n’est pas une victoire pour les entreprises ou pour les individus qu’elle est censé aider, alors seuls
les politiciens en sortiront gagnants. »
« Nous devrons faire davantage avec moins de personnes. Je n’ai pas le choix, et j’ai toujours été fière de respecter les intérêts des employés. Les gens sont réellement préoccupés, au-delà du golf. En effet, cela touche la vente au détail, les restaurants et les autres entreprises », a-t-elle énoncé.
Plusieurs dans l’industrie du golf en Ontario imaginent déjà leur terrain au bord du précipice, en chute libre et fermant boutique. Une mince augmentation des tarifs paraît possible, mais plusieurs exploitations sont dans des marchés concurrentiels auxquels on ajoute la plainte traditionnelle sur le caractère non abordable du golf, laissant croire que d’autres mesures doivent être prises.
Selon Tom Arnott, directeur général du Idylwylde Golf & Country Club, à Sudbury, en Ontario, le coût additionnel sera de 22 %. M. Arnott affirme que son coût de la main-d’œuvre par rapport aux recettes est présentement d’environ 36 %. « Nous serons aussi témoins de l’effet de ruissellement. Selon mes calculs, cela risque de représenter un autre 12 %. Comme un assez grand nombre d’employés
gagnent présentement 15 $ l’heure, nous devrons les augmenter afin de maintenir une différence par rapport aux employés plus jeunes et moins expérimentés » a affirmé M. Arnott, ajoutant que des décisions laborieuses à venir devront établir un juste équilibre entre l’augmentation des tarifs, le niveau des effectifs et le niveau du service.
« Notre terrain étant privé, nous ne pouvons fonder une augmentation sur les rondes jouées. En effet, nous devons la fonder sur les adhésions vendues tant au golf qu’au curling. Toute chose étant égale, nous devrons augmenter le coût d’adhésion de 150 $ pour tous les membres, mais l’enjeu le plus important reste qu’une augmentation de 150 $ de l’adhésion au curling représen- terait une augmentation de 25 % », a déclaré M. Arnott.
« Dans le cas des membres du golf, l’augmentation serait, en moyenne, de 4 %. Comme vous pouvez le constater, le présent modèle ne serait pas efficace puisque l’augmentation du curling éliminerait pratiquement tous les membres du curling. Nous serions plus portés à prévoir une augmentation de 4,5 % pour le curling et de 4,5 % pour le golf, de façon à être plus équitables du point de vue des ratios », a-t-il dit.
« Nous modifierons nos pratiques d’embauche, bien que les modifications seront minimes car nous devons offrir un service standardisé, lequel se reflétera dans les droits d’adhésion », a ajouté M. Arnott.
Il affirme cependant que l’aire de l’automation de la boutique du pro approche rapidement. Cela comprendrait, par exemple, une caisse libre-service automatisée.