Page 9 - Fall 2017 french
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« Si, en tant que superviseur, je gagne 15 $ l’heure et que
je supervise cinq ou six personnes rémunérées à 12 $ l’heure, une fois qu’elles auront atteint 15 $ l’heure, je ne serai pas heureux d’être rémunéré au même titre... »
M. Calderwood est d’accord, ajoutant que leur précipitation à plaire aux masses est au détriment du milieu des affaires, en plus d’ignorer l’incidence sur des secteurs spécifiques.
« À mon avis, l’industrie du golf est parmi celles qui sont pénalisées injustement en raison du grand nombre d’étudiants de niveaux collégial et universitaire faisant partie de la catégorie de ce salaire minimum. Le coût de la main-d’œuvre est le coût unique le plus important dans l’exploitation d’un terrain de golf. Réunissez ces deux éléments et l’industrie du golf est à risque », a affirmé M. Calderwood.
« Pour maintenir les coûts de la main-d’œuvre, vous devez soit augmenter les prix, diminuer les services ou éliminer en partie la main-d’œuvre. Aucune de ces solutions n’est idéale », a-t-il avancé.
« Vous exploitez une entreprise du golf, laquelle est assujettie à la météo et aux saisons écourtées. C’est bon d’aider les autres. Cela parait bien sur papier, mais j’estime qu’en principe, cette hausse nuira aux membres de l’industrie du golf. Les personnes qu’ils tentent d’aider en souffriront. L’emploi sera à la baisse et non à la hausse dans l’industrie du golf », a énoncé M. Calderwood.
L’INCIDENCE SUR LES TERRAINS DE GOLF
Quelle sera l’incidence de l’augmen- tation du salaire minimum à 15 $ sur les terrains de golf en Alberta et en Ontario? Bien que les résultats ne soient pas encore concrétisés, les propriétaires et les exploitants sont inquiets.
« Nous avons sondé les propriétaires d’entreprises et assurément, la plupart déclarent que la hausse sera tirée du budget prévu consacré aux salaires, donnant ainsi lieu à une diminution du nombre d’heures. Pour certaines entreprises positionnées dans des régions où il est possible d’augmenter les tarifs, cela sera peut-être la solution », a affirmé M. Kelly.
Kevin Thistle, vice-président du développement des affaires pour le Windmill Golf Group, de Calgary, est tout à fait d’accord. « J’ai toujours insisté sur un service impeccable et une expérience hors pair pour les clients, mais une diminution du personnel risque de compromettre ces principes », a dit M. Thistle.
Selon M. Thistle, le total des salaires dans les huit terrains de golf sous l’égide Windmill compte pour 40 % des recettes. De ces salaires, 40 à 45 % vont à des travailleurs au salaire minimum.
« Dans les 17 dernières années, l’entreprise du golf s’est allégée. Ce n’est pas une question de s’être réveillé un bon matin en disant que l’industrie était trop grasse. Je dirais que depuis le début de la dernière décennie, nous tentons de contrôler les coûts pour diverses raisons », a-t-il ajouté.
« C’était attribuable à la récession mondiale en 2008-2009, et dans les dernières années, c’est attribuable à l’économie en Alberta » a-t-il avancé.
« Les consommateurs cherchent une valeur par rapport à une hausse de prix. Combien de fois avez-vous entendu que l’un des plus grands défis du golf consiste à offrir un prix abordable. Une hausse soudaine du salaire minimum restreint la capacité d’offrir des prix abordables », a énoncé M. Thistle.
L’EFFET DE RUISSELLEMENT
M. Thistle soulève un autre bon point en affirmant que la hausse soudaine du salaire minimum dépasse les personnes visées par cette catégorie. Il fait allusion à l’effet de ruissellement qu’entraî- nera sans aucun doute la hausse du salaire minimum sur l’industrie du golf et les autres entreprises.
« Si, en tant que superviseur, je gagne 15 $ l’heure et que je supervise cinq ou six personnes rémunérées à 12 $ l’heure, une fois qu’elles auront atteint 15 $ l’heure, je ne serai pas heureux d’être rémunéré au même titre », a-t-il avoué.
Golf Business Canada 9


































































































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