Page 7 - Fall 2017 french
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« Lorsque le gouvernement accorde un prêt important à une grande firme multinationale, environ 100, 200, ou 500 emplois risquent d’être créés. Cependant, la vraie façon d’améliorer la province consiste à faire en sorte que chacune des quelque centaines de mille plus petites entreprises puisse créer un emploi en Ontario. Or, à la lumière de ce qui se discute, cela n’est pas pour demain, » a-t-il précisé.
« Je sais toutefois que le niveau d’optimisme est en chute libre en Ontario, chose qui n’avantagera personne », a affirmé M. Kelly.
Une étude controversée publiée à la fin de juin a accentué la préoccupation liée à la perte d’emplois en raison du salaire minimum de 15 $ l’heure.
Selon les chercheurs de l’Université de Washington mandatés par la ville, lorsque les salaires sont passés à 13 $ l’heure à Seattle en 2016, les petits salariés ont connu une baisse de 9 % de leurs heures et ont empoché, en moyenne, 125 $ de moins par mois.
Le salaire minimum à Seattle va de 11 $ à 15 $, selon la taille de l’entreprise, mais toutes les firmes payeront 15 $ d’ici à 2021.
Toutefois, les promoteurs du salaire minimum de 15 $ l’heure condamnent la méthodologie de l’étude et citent d’autres rapports et études selon lesquels la hausse du salaire minimum donne les résultats prévus avec peu, sinon aucune perte d’emploi. Et le débat se poursuit.
« Cet argent vient
de quelque part, notamment des budgets de la paie d’entreprises partout au Canada. Comme nous a confié l’économiste en chef de la FCEI, ce n’est pas une question d’employeur contre employé, mais plutôt une question d’employé contre employé » a dit M. Kelly.
AUGMENTATION INUTILE
Selon Jeff Calderwood, DG de l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf du Canada, l’offre et la demande du marché du travail aident à déterminer le taux courant, rendant ainsi inutile une hausse soudaine à 15 $.
« C’est ce que fait le marché. Si vous sous-payez, personne ne voudra travailler pour vous. C’est presque l’autodétermination du salaire minimum. Aujourd’hui, nous avons plutôt un chiffre hypothétique imposé artificiellement avec lequel nous tentons tous de naviguer », a-t-il avoué.
« Nous avancerons cette position et nous appuierons les chambres de commerce, la FCEI et d’autres organismes allant bien au-delà du golf » a énoncé M. Calderwood.
En raison de leur vision commune voulant que le salaire minimum de 15 $ l’heure soit politiquement motivé, tant M. Calderwood que M. Kelly admettent qu’au mieux, ils espèrent ralentir sa mise en œuvre par l’entremise de leurs pressions politiques. En juillet, l’Ontario a lancé l’audience de comités partout dans la province.
L’aide des parties de l’opposition est peu probable, même si par chance, ils étaient au pouvoir. En Alberta, Rachel Notley, première ministre de l’Alberta, a défié les membres de l’opposition d’avouer qu’ils annuleraient le salaire minimum de 15 $ l’heure, mais son audace n’était pas tout à fait un coup de dés. Peu de politiciens veulent être vus comme ayant privé les travailleurs d’un salaire plus élevé, surtout dans une période économique difficile.
M. Kelly est d’accord. « Une fois le taux salarial en vigueur, aucun gouvernement ne pourra faire retour arrière. Voilà pourquoi la lutte doit se mener maintenant, à tout le moins pour inciter les gouvernements à ralentir la vitesse avec laquelle ils prévoient atteindre 15 $ », a-t-il dit.
Tous deux concèdent que le combat risque d’être de longue haleine alors que les plus petites provinces sont tentées de suivre les plus grandes comme l’Ontario et l’Alberta. La première à agir en ce sens sera probablement la Colombie-Britannique où le gouvernement NPD s’apprête à prendre les rênes.
Golf Business Canada 7


































































































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