Page 65 - IA-LE_MAG_07_Janv-Fevrier2022
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L ' I N N É E T L ' A C Q U I S
me l’accrocher. Pas grave ! J’étais habituée à
marcher sans laisse aux pieds.
Devant la voiture, je n’ai pas compris pour
quelle raison je n’ai pas pu monter sur le
siège avec les enfants. On m’a installée dans
un coffre au milieu de sacs et de boîtes et on
a fermé la porte au-dessus de ma tête. Je
vous avoue que j’ai eu peur du noir. Nous
sommes arrivés un peu plus tard dans une
maison avec un petit jardin. Je suis
descendue vite fait de la voiture pour aller me
soulager un peu plus loin.
- Oh, non ! Oh, non ! Pas dans mon parterre de fleurs hors de prix. Antoine, tu
l’apprends tout de suite à aller faire ses besoins dans un carré derrière la maison.
Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Dans notre maison avec Léon, je pouvais aller où
je voulais dans le jardin. Bon, je ne suis pas difficile. J’ai suivi Monsieur Antoine
et j’ai regardé où serait le pipi room. Si ça peut leur faire plaisir !
Je suis rentrée dans la maison avec lui et j’ai voulu m’allonger dans un coin sur le
carrelage. Histoire de faire connaissance en douceur avec la maison ! C’était sans
compter Killian et Zoé qui ont commencé à me tourner autour en criant et en
sautant. Ils voulaient que je les suive, mais n’étaient pas d’accord sur l’endroit. Un
voulait à droite et l’autre à gauche. Zoé me tirait la queue et Killian, mon collier.
Bon sang, ça fait mal, les enfants ! Je ne suis pas habituée à autant de cris et de
mains qui maltraitent mes poils. Je me suis agitée dans tous les sens.
- Killian, Zoé, écartez-vous immédiatement ! Stop !
Luna, va dans le coin et ne bouge pas jusqu’à ce
qu’on vienne te chercher. Il ne manquerait plus
qu’elle morde un des enfants.
Hé ! Je me souviens avoir pensé que la Madame
Karine n’était pas très sympa. C’étaient les
garnements qui me tiraient dans tous les sens et je
me retrouvais punie. Enfin, pas grave, j’ai filé dans
un coin et j’ai regardé ce qui se passait. Avant de
fermer les yeux ! Cette agitation et ce changement
d’environnement m’ont épuisée.
Petit à petit, je me suis habituée à la famille. Même
si je pensais chaque jour à ma vie tranquille avec
mon Léon ! Ici, j’étais peinarde uniquement quand
les gosses étaient à l’école ou dormaient. Sinon, ils
étaient constamment sur mon dos. À me grimper
dessus, à me tirer dans tous les sens ou à me
câliner. J’avoue que je préférais la dernière
solution.
Puis, petit à petit, ils n’avaient plus envie de jouer avec moi et allaient avec leurs
copains ou regardaient la télévision. Je me souviens avoir été grondée très fort,
car j’avais fait pipi dans le salon. Killian jouait au jeu vidéo et n’avait pas pris le
temps d’ouvrir la porte. Il m’avait fâché quand je le dérangeais pendant son jeu.
Bah, j’avais trop envie, moi !
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