Page 14 - Les contes de la Lune
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Ses amis n’eurent pas le temps de réagir; fidèle à sa parole, le lapinbonditetdisparutdanslesflammes.

     L’esprit se dressa de toute sa taille, son rayonnement divin illuminant la scène dans un flash aveuglant:
     – Non, je n’ai jamais voulu cela !
     Sur un geste de sa main, un vent froid comme la lumière de la lune se leva et souffla le feu. Niché
     dans les cendres, reposait le lapin qui respirait à peine.

     L’esprit divin prit doucement la pauvre créature dans ses bras :














     – Une âme si noble et désintéressé ! Et voilà que par ma faute elle se meurt ! Tu ne mérites pas ce























     sort, tu n’aurais jamais dû te faire du mal… L’esprit s’interrompit et regarda tendrement le lapin.






     Aimerais-tu te joindre à moi, là haut sur la lune ? Là bas tu vivras éternellement à mescôtés,mon














     bel ami.















     Le lapin acquiesça faiblement. L’esprit sourit, lumineux comme la pleine lune, alors que des voiles
     soyeux  les enveloppaient. Sous le regard émerveillé du singe et du renard, unebriselégèrelessoulevade

















     terre et les entraînèrent haut, haut, haut dans le ciel nocturne. Et ils s’évanouirent dans les nuages.















     Encore aujourd’hui, si vous regardez avec attention lalune,vousdistinguerezpeutêtrelasilhouetted’un
     lapin, seule preuve qu’un jour l’esprit de la lune vint sur terre et repartit avec un compagnon mortel.
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