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Flash-back (suite)






                    Nous nous aventurons péniblement, les plantes s’accrochant à nos pantalons
             et les branches nous fouettant de temps à autre le visage. Malgré tout, il n’est pas
             facile de marcher parmi tous ces bouts de bois sans se casser la figure. Après s’être
             mutuellement relevés plusieurs fois, suite à une chute, nous arrivons enfin dans la
             clairière. Louisa s’avance vers le centre. Moi, je reste un peu en retrait tandis que
             Léonard ramasse des cailloux et des brindilles pour essayer de faire du feu.
                    Finalement, je m’approche prudemment de Louisa.
             - Qu’est-ce que tu comptes faire au juste ? Ce n’est pas en restant dans cette clairière
             qu’on va réussir à s’en sortir.

                     Elle fixe un instant la forêt, l’air préoccupé. Ce n’est pas dans son habitude,
             elle qui ne s’inquiéterait pas si une météorite devait s’écraser sur la Terre. Je
             surprends son regard et demande d’un ton inquiet :
             - Qu’est-ce qui se passe ?
             - Non, rien, se hâte-t-elle de dire, j’ai cru entendre quelque chose mais ce doit être le
             vent.
                    En effet, le temps s’est couvert. De gros nuages s’amoncellent, créant une
             atmosphère inquiétante et les arbres se balancent produisant de temps à autre des
             craquements sonores. Je crois qu’il va pleuvoir.

                    Je me tourne vers Léonard et crie pour couvrir le bruit incessant de la foret :
             - Léonard ! Viens, on a besoin de prévoir une…
                    Mais je n’ai pas le temps de finir ma phrase, un hurlement de terreur
             s’échappe de ma bouche. A l’orée de la clairière, une masse sombre émerge des
             profondeurs de la forêt. Sa tête me domine de plus de dix mètres, de ce que je peux
             en juger à cette distance. Ma foi, je ne suis pas mécontente de ne pas être plus
             proche. Mais Léonard, lui, n'a pas cette chance. Il se trouve à moins de quelques pas
             de la bête. Je murmure en anglais entre mes dents. Normalement, j'arrive à me
             contrôler mais quand je panique, c'est plus fort que moi. Et en ce moment précis, il
             n'y a pas de mot pour décrire mon état.
                    Louisa, elle aussi, regarde la scène, horrifiée. Il faut absolument faire quelque

             chose. Léonard a attrapé un bâton et essaie de reculer sans faire de gestes brusques,
             en marmonnant des choses du genre « tout doux, je ne vais pas te faire de mal ».
             Mais je ne suis pas sûre qu'il s'y prenne aussi bien qu'avec son chien car le monstre
             continue d'avancer vers lui. Maintenant, je peux enfin le distinguer entier et ce que
             je vois ne fais qu'aggraver mon état d'angoisse intense.
                    Verte de la tête au pied, la créature se tient sur ses deux pattes arrières. Sa
             gueule est remplie de dents blanches et acérées qui ne feraient qu'une bouchée de
             trois pauvres gamins. Pour parfaire le tableau pour ceux que ne se seraient pas
             encore évanouis de terreur, sa longue queue fouette l'air en fauchant quelques

             arbres au passage.
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