Page 7 - Rebelle-Santé n° 191 - "Sevrez-vous du sucre"
P. 7

NUTRITION
La consommation de sucre entraîne une hypoglycémie réactionnelle qui se manifeste par de la fatigue, une baisse d’énergie, de la nervo- sité, etc. Les gros consommateurs de sucre ont aussi un risque accru de dépression. Par ailleurs, le sucre favorise les crises de migraine chez les personnes sensibles.
Le sucre, une addiction
Mais alors, pourquoi consomme-t- on tant de sucre ? Tout simplement parce que le sucre est addictif. Il serait même plus addictif que la cocaïne selon des études effectuées sur des rats. Si vous êtes accro au sucre, ce n’est pas parce que vous en avez besoin physiquement, mais bien parce que votre cerveau en réclame. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de se sevrer en 6 à 8 semaines. Passé ce cap, votre corps et votre cerveau ne réclame- ront plus de sucre. Youpiii !
En ce qui me concerne, je ne man- geais quasi pas de sucre lorsque j’étais enfant. Il n’y avait pas de sucreries à la maison et les desserts étaient réservés au week-end. Et, aussi surprenant que cela puisse paraître pour un enfant, le sucre ce n’était pas mon truc. Quand nous allions à des fêtes de famille, je préférais la tartine au fromage ou au jambon plutôt que la part de gâ- teau. Autant dire que je n’ai jamais vraiment abusé des sucreries. Mais, en vieillissant et en découvrant le plaisir de cuisiner, j’ai commencé à apprécier les desserts et les petits déjeuners sucrés... Aujourd’hui, j’ai repris de bonnes habitudes : je prends un petit déjeuner salé et je termine généralement les repas par une infusion plutôt qu’un dessert. Et le sucre ne me manque pas du tout.
queLques semaines d’effort...
Pour cette phase de sevrage, il est essentiel de supprimer temporaire- ment toute forme de sucre ajouté, y compris les sucres naturels comme le miel, le stévia, le sirop d’érable, etc. Votre cerveau doit en effet se déshabituer non seulement du
sucre en tant que tel mais aussi du goût sucré. Cela implique aussi de se pas- ser des aliments industriels qui contiennent des sucres ajoutés, des féculents à index glycémique élevé comme la baguette blanche, par exemple, et des jus de fruits qui, privés des fibres, sont un concentré de sucre. Vous pouvez par contre consommer les fruits entiers ou en compote, en quantité raisonnable bien sûr.
★ Dans une journée, la première étape à franchir est celle du petit déjeuner. En effet, le sucre appelle le sucre et un petit déjeuner sucré entraîne des envies de sucre toute la journée. Si vous êtes abonné au café sucré-croissant, se passer de sucre implique un profond chan- gement d’habitudes. Avant de pas- ser aux œufs-bacon ou à la tartine au saumon fumé, commencez en douceur en essayant, par exemple, le pain complet tartiné de beurre d’amande sans sucre ou de vrai beurre de cacahuète ou de noix de cajou bio ou encore d’une ba- nane écrasée sans ajout de sucre. Le goût est relativement doux et cela vous donnera de l’énergie pour commencer la journée. Vous pouvez aussi consommer des fruits oléagineux et une compote de fruits maison sans sucre. Après quelques jours déjà, vous constate- rez que l’envie de sucre du matin s’atténue et que vous avez plus d’énergie. Cela vous donnera en- vie de persévérer.
★ Si vous avez besoin d’un en-cas en cours de journée, pensez aux bâtonnets de crudités, notam- ment les carottes dont la douceur calmera votre éventuelle envie de sucre.
★ Au restaurant, adoptez le fro- mage plutôt que le dessert ou pre- nez un café sans sucre ou une infu- sion.
★ Pour vous aider à tenir le coup, il existe plusieurs astuces efficaces pour calmer une soudaine envie de sucre.
•Pensez aux infusions de réglisse (toutefois déconseillées aux hyper- tendus), fenouil, anis, cannelle, etc. Ces épices au goût naturelle- ment doux et parfumé vous apaise- ront et constitueront un leurre pour votre cerveau. Personnellement, j’adore les infusions ayurvédiques adaptées à chaque constitution.
•Vous pouvez aussi manger quelques baies rouges fraîches ou séchées, des noix ou encore quelques fèves de cacao cru qui vous donneront l’impression d’avoir croqué un morceau de chocolat sans le moindre apport de sucre.
32	Rebelle-Santé N° 191
© ExQuisine - Fotolia.com


































































































   5   6   7   8   9