Page 13 - Rebelle-Santé n° 232
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   Vous pratiquez le Tonglen, de quoi s’agit-il ?
En tibétain, Tonglen veut dire don- ner et recevoir. Recevoir, j’inspire le poison, la douleur ; donner, j’ex- pire la vie, la lumière. La pratique de Tonglen est incluse dans un cor- pus d’enseignement qui se nomme « l’entraînement de l’esprit ». Elle s’appuie sur le souffle pour inspi- rer la souffrance sous forme de lu- mière noire et expirer une lumière blanche, spacieuse, source de bon- heur. « Le grand secret » consiste à échanger son bonheur contre la souffrance d’autrui. Cela ouvre un lien spacieux et lumineux entre soi et l’extérieur. C’est devenu la pierre angulaire de mon cheminement. Elle m’a donné le courage d’aller vers le monde et d’ouvrir mon cœur à la compassion, d’écouter et d’embrasser la souffrance qui vient à moi, sans qu’elle ne me submerge.
C’est le maître bouddhiste Karmapa qui vous a ouverte ensuite à l'écologie...
Il a été une première pierre dans cette connexion de la voie spiri- tuelle vers la foi incarnée dans la compassion en actions, tournée
vers le monde. Ce maître a mobili- sé tous les moines et nonnes de ses monastères, en exil en Inde, pour la protection de l'environnement. Il a créé une charte environnemen- tale qui permet à toute cette com- munauté monastique – on parle de dizaines de milliers de personnes – de respecter ces principes. Je m’en suis inspirée, plus tard, pour la dé- cliner en charte de protection de la montagne au Tibet.
Au Tibet, vous avez contribué à créer l'Institut des nomades. De quoi avaient besoin les nomades ?
Au monastère, mon maître de méditation souhaitait qu’un projet voie le jour pour aider les nomades de sa région natale, dans l'ouest du Tibet. Là-bas, ils sont confron- tés à la transition d’un mode de vie traditionnel à un mode de vie moderne, sachant que tout le
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