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juillet, parfois même jusqu’en août.
Les Égyptiens, déjà, employaient le marrube blanc pour soigner leurs infections respiratoires, sans doute en l’associant avec du miel. Dioscoride, médecin grec, la préconisait, quant à lui, en décoction. Depuis ces temps lointains, les propriétés de la plante ont été vérifiées. Non seulement le marrube fluidifie les sécrétions bron- chiques et facilite leur évacuation, mais il possède éga- lement des vertus antiseptiques et un principe fébrifuge. Pour compléter le tableau, il excite l’appétit, ce qui peut être d’un grand intérêt lorsque grippe ou bronchite vous retire toute envie alimentaire. C’est donc l’idéal pour soigner les typiques infections hivernales.
Bien que cela puisse surprendre, car le marrube blanc n’est plus très connu, il peut pourtant être utile contre bien des troubles : bronchite aiguë ou chronique, asthme, laryngite, fièvre, rhumatismes, eczéma, brû- lures d’estomac, palpitations, règles douloureuses.
On récolte les feuilles et les sommités fleuries de mar- rube blanc au tout début de sa floraison, fin mai début juin, et on les fait sécher à l’ombre, dans un lieu sec et aéré, sur des claies ou bien en les suspendant en petits bouquets. On peut préparer la plante en infusion ou sous forme de macération dans du vin (réservée aux adultes).
• Infusion : faites tremper 30 g de plante sèche (feuilles
et fleurs) dans 1 litre d’eau froide pendant 10 minutes, portez sur le feu et laissez chauffer jusqu’aux pre- miers frémissements. Laissez ensuite infuser pen- dant 1⁄4 d’heure. Prenez 4 à 5 tasses de cette tisane par jour, froide ou tiède (pour les problèmes de toux, par exemple).
• Macération dans le vin. Il existe plusieurs recettes : Faites chauffer 1 litre de vin rouge jusqu’à l’ébullition, puis versez-le sur 30 g de sommités fleuries de marrube blanc. Laissez macérer 1 journée, puis filtrez en exprimant les sucs. Prenez-en 2 à 3 petits verres par jour, en sucrant
au besoin avec du miel (pour chasser l’amertume).
Dans 1 litre de vin rouge préalablement sucré (4 à 5 cuillerées à soupe de sucre roux ou 3 cuillerées à soupe de miel), mettez 60 g de plante séchée. Laissez macérer pendant 8 jours, puis filtrez et exprimez bien les sucs.
Prenez-en 1 petit verre avant le repas, midi et soir.
Mélilot | Melilotus officinalis
Insomnie, dépression, varices, vertiges, hypertension, problèmes digestifs... rien ne semble résister au mélilot. Appelé aussi trèfle jaune, le mélilot est une légumineuse commune qui se plaît sur les sols pauvres. On le trouve en plaine comme en montagne. C’est un cousin de la luzerne et du trèfle rouge. Par l’un de ses composants, la coumarine, il a plus d’un point commun avec l’aspérule
odorante. Sa couleur jaune a pour origine des flavo- noïdes, substances que l’on retrouve dans le millepertuis et la gentiane et qui auraient un effet antidépresseur et immunostimulant. La coumarine, quant à elle, est an- tispasmodique, calmante, désintoxiquante, laxative et anticoagulante.
On conseille donc le mélilot en cas d’angoisses, de pro- blèmes circulatoires, d’insomnies, de stress, d’hyperten- sion, de migraines, de nervosité, de toux spasmodiques, de varices et de vertiges. En huile de massage, il soulage les douleurs rhumatismales.
En interne :
• Infusion : comptez 1 cuillerée à dessert de plante séchée par tasse, laissez infuser 10 minutes. Prenez 3 tasses par jour.
La coumarine n’est pas seulement calmante et apaisante : car, si c’est un analgésique, c’est aussi un hypnotique que les célèbres botanistes Fournier et Leclerc n’hésitent pas à classer dans les stupéfiants. Il faut donc rester raisonnable pour ne pas risquer malaises, maux de tête, vertiges et hypotension.
Dans un bain ou une huile de massage, il n’y a pas de risque de surdosage.
En externe :
• L’infusion (20 g de sommités fleuries pour 100 g
d’eau) est un excellent collyre qui vient à bout des blé- pharites et conjonctivites. Les infusions concentrées de mélilot peuvent être ajoutées à l’eau du bain pour lutter contre les jambes lourdes ou la nervosité exces- sive. En cataplasmes sur les jambes, elles peuvent aussi imbiber des compresses, ou bien être mélangées à de l’argile.
• Huile de massage : introduisez des fleurs sèches de mélilot dans 1⁄2 bouteille d’huile d’olive première pression à froid de façon à l’emplir. Laissez macérer 15 jours. Appliquez sur les rhumatismes et les varices.
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