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caractéristiques, d’où ses multiples noms locaux : four- chette, pied de poule, pantoufle, sabot-du-petit-Jésus, trèfle cornu, petit-sabot, sabot de la mariée, lotier des prés.
Un jour, le docteur Henri Leclerc reçut une fermière venue le consulter pour une conjonctivite. Elle souffrait aussi de palpitations, d’insomnies et d’autres troubles nerveux. Le médecin lui conseilla de ramasser du méli- lot, d’en faire une infusion à utiliser en collyre. La fer- mière, distraite mais surtout très ignorante des plantes qui l’entouraient, confondit le mélilot avec du lotier. De plus, elle avala l’infusion au lieu de s’en tamponner l’œil. Le docteur Leclerc constata : « Si ses conjonctives ne bénéficièrent pas de cette médication, elle en obtint une amélioration très marquée de son nervosisme car, en moins de 8 jours, elle recouvra le sommeil et sentit son cœur s’assagir. »
Après sa découverte fortuite, le docteur Leclerc prescri- vit avec succès du lotier à ses autres patients souffrant de palpitations ou d’insomnies. Plante calmante et très douce, il est utilisé contre la plupart des états nerveux et spasmodiques : anxiété, insomnie, angoisses, vertiges, dépression, nervosité, palpitations...
Le lotier corniculé rampe sur le sol sur sa tige princi- pale, ligneuse. Les tiges secondaires sont si frêles qu’elles semblent incapables de soutenir les petites fleurs jaunes d’environ 1 cm, groupées par 3, 4, 5 ou 6. Les feuilles sont semblables à celles du trèfle, mais en les obser- vant bien, on distingue à leur base deux folioles poin- tues, appelées stipules. Les fruits, qui prennent la place des fleurs, sont de longues gousses terminées par une petite corne (d’où le nom de lotier corniculé). Le lotier apprécie les lieux plutôt siliceux, mais s’adapte partout. Il aime les bords sablonneux des rivières, les prairies, le bord des dunes, la lisière des forêts, les talus, le bord des chemins et, bien sûr, les champs, puisque c’est aussi une plante fourragère.
À partir de juin, vous pourrez prélever les fleurs qui ver- diront en séchant.
Sous forme de plante sèche ou de gélules, le lotier se trouve surtout dans les herboristeries, dans les magasins de produits naturels et par correspondance. Il existe aussi de la teinture-mère et des extraits liquides ou des préparations complexes.
• Teinture-mère et extraits liquides : prenez 10 à 20 gouttes par jour dans un verre d’eau, 2 à 3 fois par jour.
• Préparation pharmaceutique et gélules : suivez les conseils du fabricant.
• Plante sèche (fleurs de préférence) : en infusion, 1 cuillerée à soupe de fleurs sèches par tasse d’eau bouillante, 3 à 4 fois par jour.
Marron d’Inde | Aesculus hippocastanum
Entrant dans la composition de nombreuses prépara- tions pharmaceutiques, le marron d’Inde est un fluidi- fiant sanguin. Il augmente la résistance des vaisseaux sanguins et possède des vertus anti-inflammatoires. C’est le remède de choix contre les hémorroïdes. Ses effets sont liés en grande partie à la présence d’une substance, l’esculine, dans sa composition. C’est elle qui préserverait la perméabilité et la tonicité de la paroi veineuse, ce qui préviendrait l’œdème et faciliterait le retour du sang vers le cœur.
Il y a quelques décennies, on utilisait de la décoction d’écorce de marronnier d’Inde. Mais le goût en est abso- lument détestable et peu nombreux sont les courageux qui continuent à se faire ce genre de tisane. On trouve aujourd’hui le marron d’Inde sous différentes formes, bien plus pratiques à utiliser et plus faciles à avaler.
Des études portant sur plus de 1 100 personnes ont mon- tré que l’extrait de marron d’Inde soulage les symptômes associés à l’insuffisance veineuse et traite ses complica- tions (varices, ulcères veineux), et les résultats de trois études portant sur plus de 10 000 personnes ont conclu à une efficacité sans effets secondaires indésirables.
Marrube blanc | Marrubium vulgare
Cousin de la menthe et de l’ortie blanche, le marrube blanc est employé depuis l’Antiquité contre la bronchite et la toux rebelle. Il pousse surtout dans le Midi, au bord des chemins et dans les friches, et ses fleurs blanches s’épanouissent de la fin du mois de mai au mois de
Rebelle-Santé Hors-Série n° 23 │ 45