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RENCONTRE
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lien entre les enfants et le personnel qui s'en occupe. Au retour des enfants, à l'heure du goûter, les mamans ont également constaté qu'ils ne se jetaient plus sur la nourriture.
Vous avez ensuite été à l'initiative du site « Bio dans nos vies », un site qui promeut toutes les actions qui visent à préserver la biodiversité, la nature, l'écologie et le bien-être. Comment vous est venue l'envie de créer ce site ?
Encore une fois, les idées sont venues pendant nos balades ; les résultats obtenus avec la cantine bio nous ont donné un supplément de motivation. Et puis, ce sont les produits ménagers de l'école, avec, sur les emballages, la grosse tête de mort sur fond orange, qui nous ont interpellées. Enfants et enseignants se plaignaient régulièrement de maux de tête...
Le personnel d'entretien a complètement joué le jeu et accepté d'utiliser des produits plus écologiques. On a alors été repérées comme les personnes s'occupant d'écologie... les « bio ».
Mais pour certains, les « bio », ça veut aussi dire les empêcheuses de tourner en rond ! Alors, on a eu envie de communiquer autrement pour expliquer notre motivation et nos actions.
C'est ainsi que Bio dans nos vies est né. En point de mire : ne transmettre que du positif ! On y parle de recettes, d’astuces forme, de nutrition, de personnes qui agissent pour l'écologie et de leurs succès dans ce domaine... sans paroles moralisatrices ni catastrophisme. On veut donner des solutions, des ouvertures, des motivations. Nous sommes optimistes ! On donne des informations, par le biais de reportages ou d’articles et surtout, on met en relation des associations qui créent ensemble des évènements.
Par ce site, vous créez donc du lien...
Oui, Bio dans nos vies crée beaucoup de liens, entre thérapeutes, enseignants, agriculteurs, artistes, associations. On crée des journées autour de la biodiversité, autour de démarches éthiques et on renseigne les gens sur les toutes petites choses qu'ils peuvent faire au quotidien. Nous sommes étonnées de ne rencontrer que des gens extraordinaires. Ça réconcilie avec l’humanité de voir tous ces jolis projets, ces démarches qui tendent vers le respect de la planète, des hommes, des êtres vivants en général.
Si je comprends bien, vous avez initié un nouveau réseau de personnes qui tendent vers le même but : le respect de la nature.
Exactement. On se rend compte que les gens ont toujours envie de faire de bonnes actions, mais ils ne savent pas trop comment s'y prendre et surtout, ils pensent que ça ne va pas changer le monde, car ils se croient isolés.
Grâce à Bio dans nos vies, ils savent que le voisin est aussi motivé qu'eux et qu'il existe des associations qui peuvent les accueillir et les accompagner dans leurs actions. Les gens n'ont pas la vitrine pour faire connaître leur démarche. Le site est là aussi pour ça.
Par exemple, le « Repair café », qui répare gratuitement des matériels ménagers ou électroniques du quotidien, fait la chasse au gaspillage. Au lieu de jeter son robot ou sa montre, une personne les répare. La réparation est faite devant nous (gratuitement) avec l'explication des causes de la panne, ce qui crée un lien extraordinaire. D'ailleurs, certaines personnes viennent simplement pour manger une part de gâteau, boire un café et discuter.
Idem pour l’opération « Objectif Zéro déchet » qui organise des ateliers visant à expliquer comment produire le moins de déchets possible. On est pris en charge pendant 6 mois.
Ces deux ateliers sont portés par l’Association V.I.E. de Vence, souvent présente sur notre site... Tout cela crée des liens et une dynamique très stimulante.
Et vous Pascale, comment préservez-vous votre écologie intérieure ?
Mon corps était mon instrument de travail. Alors que je dansais 8 heures par jour, il ne m'a jamais lâché. Danser m’a rendue heureuse. Aujourd'hui, j’essaie d’être reconnaissante pour ce que la vie m’a donné d’amour et de force. Je veux être positive, tournée vers les autres, à l’écoute. J’apprends.
Et au niveau de l'alimentation ?
Je mange beaucoup moins de gâteaux ! Quand on est danseur, on grignote toute la journée. À la fin d'un cours, on est affamé. Pour enchaîner les cours, on mange du sucre, beaucoup de sucre. J'ai fonctionné comme ça jusqu'à la naissance de ma fille. Aujourd'hui, je mange essentiellement local et bio, j’essaie de ne plus grignoter et, si l'envie est trop forte, je vais choisir des aliments comme des amandes ou du chocolat noir. Je bois beaucoup d’eau. Je mange beaucoup de légumes, mais je reste toujours dans une dimension de plaisir, essentiel au bonheur.
Qu'en est-il des toxines émotionnelles ?
Avec la maturité, je me suis protégée de certaines personnes toxiques. Je ne vois plus que les gens qui me renvoient quelque chose de sain et j'ai créé autour de moi une espèce de nid d'affection et d’amitié, indispensable à mon équilibre.
Enfin, et on y revient, je marche. Quoi de mieux que la marche pour évacuer le stress ?
Virginie Parée


































































































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