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Rebelle-Santé N° 198
Ottot
Valérie
complètement les mouvements du cheval, et notre bassin combine 110 mouvements par minute pour s’adapter. » Le but est le même que dans la marche, aller où l’on souhaite avec le cheval, mais avec beaucoup plus d’informations proprioceptives et de sensations. L’ex- périence est agréable, car j’aime bien le contact avec Nabius, mais je me sens beaucoup moins stable que je ne l’imaginais. Je fais un tour de carrière, mais impos- sible de guider ma monture. J’ai trop d’informations physiques à gérer en plus de la qualité de présence à trouver. Du coup, je suis un peu frustré, j’aurais voulu que ça aille plus vite. Nabius m‘aurait-il mis face à mon impatience ?
éviter d’interpréter
Autour de moi, je vois que ma frustration n’est rien à côté de ce que vivent certaines cavalières. Julie a les larmes aux yeux. Elle a mal au dos et n’arrive pas à trouver le bon niveau de décontraction. Focalisée sur son objectif, elle en oublie son confort et son plaisir. Valérie la guide : « C’est en lâchant la douleur que tu retrouveras les sensations. Mais, pour cela, peut-être faut-il revoir ton objectif ? »
Perfectionnisme, regard des autres, difficulté à lâcher prise, je ne peux m’empêcher d’extrapoler les épreuves de Julie à des problématiques de vie qu’elle doit ren- contrer. « C’est toujours une tentation, au début, de vouloir interpréter, reprend Valérie. Mais il faut se gar- der de toute projection. C’est une expérience de l’ins- tant et seule la personne concernée peut ressentir les résonances avec des problématiques personnelles. »