Page 33 - Rebelle-Santé n° 198
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rencontre
Natalie Georges
Embrasser un arbre pour se ressourcer...
Nos amis d’outre-Manche l’appellent « tree hugging ». Chez nous, le nom de sylvothérapie est plus répandu. Embrasser un arbre ! Avez-vous essayé ? Jean-Marie Defossez, biologiste, pratique cet art depuis fort longtemps et ne se lasse
«A pas d’en parler et d’en évoquer les bienfaits.
u Japon, où les arbres sont sacrés et hono- biologie, c’est très académique. Je ne cherche donc
rés, c’est une institution, déclare d’emblée pas d’explication à ce que je vis, car mon attirance
le Belge venu s’installer en France. Ils ap- pour les arbres est, pour moi, une invitation à écouter
pellent cela "shinrin-yoku", ce qui peut se traduire par bains de forêt ». Là-bas, la sylvothérapie jouit d’un statut officiel. Elle a été étudiée par la Nippon medi- cal school et les résultats sont probants : une demi- journée passée en forêt stimule le système immunitaire et diminue le taux de cortisol, l’hormone du stress. Ces bains de forêt auraient donc un effet préventif sur nombre de nos maux modernes.
Mais encore ? Suffirait-il de juste aller se balader en forêt pour aller mieux ? Il semblerait que oui !
Les arbres ont changé ma vie !
Malgré ses études scientifiques, Jean-Marie Defossez n’hésite pas à encourager cette pratique fort simple qui parfois le dépasse, mais qui a aussi, affirme-t-il, changé sa vie : « J’ai toujours eu une attirance pour la nature, admet-il. La maison de mes parents était entourée d’un grand jardin, puis j’ai eu une ferme où j’ai planté des centaines d’arbres. Mais, étudier la
mes envies profondes. Avant, je n’embrassais jamais les arbres, avoue-t-il. Jusqu’au jour où, après 8 heures de route, je me suis arrêté en forêt pour faire une pho- to et me suis aperçu en repartant que ma fatigue s’était envolée. Je n’avais pas d’explication. C’était juste un constat... un peu mystérieux ! »
inspiration & méditation
Pour Jean-Marie, passer du temps en forêt, prendre le temps de contempler la nature est inspirant et rend créatif. L’homme sait de quoi il parle : durant 15 ans, il a écrit des livres pour enfants. « Les idées viennent, constate-t-il simplement. Et pourtant, je n’ai jamais rien demandé aux arbres. Mais ils nous ouvrent des possibles. Ils réveillent en nous des aspirations pro- fondes. »
L’autre approche de la sylvothérapie peut être plus spirituelle et passera par la méditation. Se laisser appeler par un arbre, s’asseoir à son pied et essayer
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