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Rebelle-Santé
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massif forestier sont les enjeux prioritaires de défense au détriment parfois de la protection de la forêt. Il a alors compris la valeur du travail de ces animaux dans le combat contre le feu.
Est-ce que vous nourrissez les ânes ?
Non. Pendant que les ânes sont chez nous, l’association leur consacre régulièrement du temps. Elle définit les couples d’ânes, s’occupe des clôtures et de l’eau. Il faut toujours prévoir un point d’eau.
Le responsable vient changer l’eau régulièrement pour qu’elle soit fraîche, vérifie si les ânes vont bien, déplace éventuellement les enclos. Si la période est particulière- ment sèche, l’association va apporter du foin en attendant la prochaine pluie. Mais c’est rare.
Claire, vous êtes très sensible à la nature et l’écologie. Que faites-vous également pour maintenir la biodiversité ?
Nous travaillons avec l’entreprise BIOTOP spécialisée dans la recherche et la production de solutions alternatives pour la protection des plantes et des denrées. Quand je suis arri- vée dans cette propriété, tout était mort. Il n’y avait plus d’oiseaux, plus d’abeilles, ni frelons, ni bourdons. Il n’y avait aucun insecte pollinisateur. C’était triste ! Il n’y avait pas de chants d’oiseaux car tout était traité à outrance.
Qu’avez-vous fait alors ?
J’ai commencé par recruter un chef jardinier respectueux de la nature et de l’environnement. Il a cessé tout traite- ment. Et ensemble, nous avons développé une réflexion écologique dans le respect de l’écosystème.
Lors de la première année de l’arrêt des produits, nous avons eu des déboires considérables. Les petites bêtes qui avaient pour habitude d’être éradiquées ont repris le des- sus. C’est alors que ce merveilleux chef jardinier a appelé BIOTOP qui nous a expliqué comment tout cela fonction- nait. De mon côté, j’ai pris contact avec l’ONF (Office Na- tional des Forêts) qui nous a proposé des conférences très intéressantes.
Quel type de conférences ?
Par exemple, pourquoi avons-nous aujourd’hui toute cette invasion de chenilles processionnaires ? À cause du réchauf- fement climatique. La mésange bleue et la huppe fasciée sont les principaux prédateurs des chenilles. La mésange en consomme une grande quantité par jour. La huppe fas- ciée rentre d’Afrique au mois de mars ou d’avril. Quand elle arrive, c’est le moment où les chenilles processionnaires vont quitter leur nid d’hiver et descendre du pin pour aller s’enterrer. Aujourd’hui, avec le réchauffement, les chenilles descendent déjà en janvier. Quand les huppes reviennent en Provence, il n’y en a plus, elles sont sous terre depuis 2 mois. Les pauvres huppes les cherchent en vain. C’est pour- quoi les nichoirs à mésanges sont une aide précieuse dans la lutte contre les chenilles processionnaires.
Vous donnez à manger aux oiseaux ?
J’ai demandé conseil au sujet des boules de graisse pour l’hiver à l’ONF. Même si la ligue de protection des animaux les recommande, on en donne trop. On ne sait pas s’arrêter. Au moindre froid, on distribue les boules de graisse. Or, ici, il y a beaucoup d’insectes grâce aux ânes et ce n’est donc pas nécessaire. C’est vraiment quand il n’y a plus rien à man- ger, qu’il y a de la neige qu’on peut donner ce type d’aliments en complément. Mais il faut savoir s’arrêter rapidement.
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