Page 26 - Rebelle-Santé n° 214
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COUP DE GUEULE
Anne Dufour
nuit blanche quelle que soit la cause (bruit, douleur...).
Cela entrave également l’hormone de croissance. Dans le Bronx, des enfants développaient des nanis- mes inexpliqués : ils n’étaient ca- rencés en rien. On leur a mis des boules Quiès et en 6 mois ils ont corrigé leur retard de croissance. Cette hormone est aussi cruciale chez l’adulte. Produite durant les 3 premières heures de som- meil, elle répare (peau, ADN...), fabrique du muscle et détruit des graisses (effet brûle-graisses).
COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL DORMIR ?
Déjà, respecter son rythme – vous êtes du soir, du matin ? – et ses hor- loges biologiques, appelées oscil- lateurs, enfouis au centre du cer- veau dans une zone appelée supra- chiasmatique.
DOCTEUR, JE NE DORS PAS, QUE FAIRE ?
Distinguer l’hyperéveil (stress, ex- citation, colère...) et l’hyposom- meil (manque de mélatonine, typique des seniors). Le réflexe médical français ne répond ni à l’un ni à l’autre : une prescription de médicaments, le plus souvent, de benzodiazépines : Stilnox, Imo- vane... (hypnotiques) ou Lexomil, Valium, Témesta, Lysanxia, Tran- xène... (anxiolytiques). Ils provo- quent des effets secondaires graves et, en plus, renforcent les faiblesses (rénales, hépatiques, respiratoires) déjà présentes. Les médecins sont formés à prescrire des médica- ments symptomatiques : je ne dors pas = un hypnotique ; je pleure = un antidépresseur ; j’ai de la fièvre = un anti-pyrétique, j’ai une infec- tion = un antibiotique. C’est une grave erreur. Au contraire, il faut faire confiance à l’organisme, à ses capacités à se soigner. Seulement en cas d’échec, proposer des mé- dicaments : ce sont eux qui sont la médecine alternative ! La « vraie » médecine est physiologique, non
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médicamenteuse. Il faut renver- ser le paradigme en médecine. En France, vous ressortez de chez le médecin avec 95 % de « chances » d’avoir une ordonnance. En Hol- lande, c’est 45 % !
IL FAUT ÉVITER LES SOMNIFÈRES PRESCRITS PAR LES MÉDECINS ?
Un « somnifère » est, déjà, une es- croquerie intellectuelle. « Somnis fere » signifie qui porte le sommeil. Or, les somnifères ne portent pas le sommeil, ils matraquent, imposent une anesthésie légère. C’est dif- férent, car on n’a pas les ondes caractéristiques ni les bénéfices du vrai sommeil. Certes, on augmente le temps d’inconscience et on ré- duit les réveils nocturnes, mais un enregistrement de sommeil pra- tiqué à l’hôpital montre qu’en réalité, on dort « comme avant », c’est-à-dire mal. Il y a une discor- dance entre le sommeil ressenti et le sommeil réel. En fait, on ne dort pas mais... on oublie qu’on ne dort pas. Pire, selon une récente étude anglaise passée totalement sous silence en France – 100 000 sujets suivis pendant 15 ans – il y a 2 fois plus de mortalité chez les patients sous benzodiazépines !
QUEL EST LE RISQUE MAJEUR ?
Il est double : cardiaque et psy- chiatrique. 1⁄4 de comprimé de bro- mazepam (Lexomil) multiplie par deux le nombre et la durée des ap- nées du sommeil. Donc un homme de 60 ans qui faisait 7/8 apnées de 10 secondes par nuit (ce qui est physiologique, « normal ») va faire 20 apnées de 20 secondes. Il passe d’un état sain à un état malade – car ces pauses respi- ratoires accompagnées de ron- flements sont responsables de troubles cardio-vasculaires et neuropsychiatriques très graves – infarctus, AVC, embolie, troubles du rythme, démences, Alzhei- mer... – rien qu’avec ce quart de comprimé ! Après quelques mois, il risque l’infarctus ou l’attaque, et
à 5 ans au plus, un Alzheimer. Le retentissement est donc considé- rable. D’autant que des millions de gens prennent des benzodiazé- pines ! Autre chose : ces médica- ments permettent des « passages à l’acte » : on fait des choses dont on a très envie, mais que l’on n’aurait jamais faites sans les benzodiazé- pines. Illustration spectaculaire :
3 conseils pour un sommeil sain et réparateur
• Ne pas prendre de benzodiazépines, même peu dosées, même quelques jours, même si votre meilleure amie vous dit que « ça ne pose pas de problème et tu vas voir comme on dort bien ».
• Ne pas se coucher trop tard : on sécrète moins d’hormone de croissance et on gère moins bien son poids.
• Toujours commencer par corriger ce qui peut l’être : plus d’air frais et de calme dans la pièce, moins de lumière, pas d’écran au lit, pas de café ou
de thé après 14 h, régler ses problèmes avec le conjoint/
le patron/les enfants, une literie de qualité, et toute
autre hygiène de base du sommeil (niveau 1) ; une supplémentation de magnésium (niveau 2) ; des plantes pour dormir : passiflore, valériane... (niveau 3).


































































































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