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PATHOLOGIES
PAS TOUJOURS GÉNÉTIQUE
Les aliments ne sont pas les seuls responsables de la production
de TMA. L’odeur de poisson peut être secondaire à un traitement médical. C’est le cas de l’injection de choline dans la maladie de Huntington ou dans la maladie d’Alzheimer. On peut retrouver cette odeur en cas d’hépatite virale, par dysfonctionnement du foie qui, rappelons-le, est chargé d’éliminer la TMA, ou dans certaines maladies du rein. Enfin, la période prémenstruelle peut être également responsable de cette odeur nauséabonde.
UN PEU D’HISTOIRE
Le SOP ne date pas d’hier !
La première description qui
en fut faite n’est pas celle
d’un médecin, mais celle de... Shakespeare ! Dans une pièce
de théâtre écrite vers 1610, The Tempest (La Tempête), l’auteur anglais y évoque un esclave dont l’odeur évoque celle du poisson pourri.
Pire, elle ne se cantonne plus aux paumes des mains – que des gants peuvent masquer – ou aux plantes des pieds, que les chaussures pro- tègent. La conséquence est méca- nique : et davantage de sueur, c’est encore plus d’odeur...
DIAGNOSTIC FACILE
Le SOP est un diagnostic facile du fait de l’odeur. Si un doute persiste, un simple examen d’urines met en évidence un fort taux de TMA, ou triméthylaminurie.
SUPPRESSION DES ALIMENTS À RISQUE...
L’éviction des aliments les plus riches en précurseurs de TMA, à savoir ceux qui contiennent de la choline et de la carnitine, permet de diminuer l’odeur de poisson.
Parmi les aliments à éviter, on re- trouve :
• Les poissons, d’eau de mer surtout
• Les cacahuètes et autres ara- chides
• Les œufs
• Les crucifères (brocolis, choux, choux de Bruxelles, choux- fleurs...)
• Les haricots
• Les petits pois
• Les abats (foie, rognons)
• La moutarde à l’ancienne (graines de moutarde)
• Le soja.
... ET MESURES DE PRÉCAUTION
Tout ce qui augmente la sudation exacerbe la maladie ou plus exac- tement, sa perception. En cas de SOP, il faut donc :
• Éviter les situations à risque, comme la pratique des sports à fort potentiel de sudation (course à pied, sports collectifs, etc.) ou les exercices physiques que l’on peut s’éviter (montées d’escaliers, courir après le bus...) lorsqu’on doit évo- luer en société dans les heures qui suivent.
• Organiser ses journées en fonc- tion de la possibilité de prendre des douches
• Faire des saunas suivis de dou- che pour éliminer le plus de TMA possible
• Boire toujours beaucoup d’eau afin de diluer la concentration en TMA
• Utiliser des savons à pH modé- ré, entre 5,5 et 6,5, autrement dit plutôt acides
• Éviter les expositions au soleil
• Apprendre à gérer son stress ou ses émotions et éviter les situations de stress
• Diminuer une fièvre.
VERS UNE SOLUTION MÉDICAMENTEUSE ?
À défaut d’un traitement médica- menteux spécifique de fond ou d’une thérapie génique, certains spécialistes recommandent la prise de charbon actif ainsi que la prise d’aliments contenant un complexe de cuivre et de chlorophylle afin de diminuer le SOP. Il s’agit du colo- rant E141. D’autres préconisent certains anti-infectieux (métronida- zole, néomycine). Ils diminue- raient la concentration de TMA en détruisant les bactéries intestinales responsables de cette synthèse.
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 214 67