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ÉDUCATION
pour les enfants malades par exemple, tous peuvent s’inscrire sur notre site, et reçoivent en échange des kits, c’est-à-dire une boîte physique avec les fiches descriptives pour installer les ateliers et du matériel pour échanger et s’organiser au mieux avec les parents durant cette semaine.
La prochaine aura lieu du 18 au 24 mars 2019. L’idéal, c’est que chaque parent puisse au moins s’inscrire à un atelier. Tous ces éléments sont également dispo- nibles en téléchargement gratuit sur notre site www. rdvpetiteenfance.fr ainsi que les propositions pédago- giques des cinq premières éditions.
« PAREIL, PAS PAREIL », COMMENT LE THÈME A T-IL ÉTÉ CHOISI ?
Nous cherchons toujours un thème qui amène une réflexion en écho à des problèmes de société. Il s’agit de creuser autour d’un concept. Cette année, en mars 2018, c'était « Tout bouge ! ». En 2019, ce sera « Pareil, pas pareil », l’idée n’est pas d’enfoncer des portes ouvertes et de dire aux bébés qu’il faut accepter l’autre ou que le racisme c’est mal. Les ateliers per- mettront surtout d’inciter l’enfant à se confronter aux différences, par exemple en leur montrant l’eau dans tous ses états, en leur présentant différents types de ballons, ou encore en leur proposant de jouer avec de la peinture sur le mélange des couleurs, comme dans le livre de Leo Lioni Petit-Bleu et Petit-Jaune.
Le plus important est de laisser l’enfant découvrir et explorer par lui-même au sein du dispositif, sans intervenir. Les adultes, parents ou professionnels, dis- posent à l’écart d’une fiche d’observation. En soignant la présentation du dispositif, l’enfant se sent invité. À deux mois un bébé s’exprime déjà, d’un regard, d’une attitude, c’est ce qu’on appelle les « cent langages de l’enfant ». Tous les questionnements qu’on observe chez l’enfant nous apprennent beaucoup aussi sur nous-mêmes.
COMMENT CE PROJET EST-IL ACCUEILLI AUPRÈS DES PROFESSIONNELS ET DES
PARENTS ?
Peu à peu, le projet prend de l’ampleur. Tous les ans, nous réalisons un sondage auprès des professionnels inscrits sur le site et nous avons entre 50 et 60 % de retours, ce qui est très positif. Les assistantes maternelles nous suivent beaucoup. Isolées, elles manquent souvent de formations et sont très demandeuses d’ateliers pédagogiques. Je donne aussi des cours en IRTS auprès d’éducateurs- rices de jeunes enfants. Nous avons créé un centre de recherches pédagogiques et créatives. Au sein des « couveuses », nous avons mis en place une méthode de travail, que nous proposons aussi sous forme de formation aux professionnels. Mais, pour nous, ces
ateliers sont avant tout des impulsions pour donner des idées à développer et mettre en œuvre avec les parents. Le soutien à la parentalité reste un impératif face aux inégalités sociales. On aimerait ainsi pouvoir développer les kits dans toutes les langues pour les parents qui ne parlent pas bien français.
D’OÙ VIENNENT LES FINANCEMENTS ?
Nous arrivons à financer 5000 kits physiques par an. Le contenu de ces kits est également disponible en téléchargement gratuit sur notre site. Parallèlement, nous avons aussi créé des « e-boîtes » à destination des parents, pour donner des idées d’ate- liers à la maison.
Notre association, reconnue d’intérêt général, est pla- cée sous le patronage du Ministère des solidarités et de la santé, et de la CNAF, qui assure une présence morale, mais sans financement. En dehors des adhé- sions, nous avons quelques sponsors officiels privés qui donnent soit de l’argent, soit des dotations en ma- tériel (crayons, gommettes, impression d’affiches...), soit les deux. Dans les régions, les CAF financent entre 3000 et 8000 € pour recevoir des kits et les redistri- buer dans leurs structures. Nous avons aussi quelques villes partenaires ou encore des groupes de crèches comme Babilou qui financent un certain nombre de kits à distribuer dans leur réseau. Et nous avons 200 à 250 kits que nous réservons à des centres sociaux. Pour l’instant, nous n’avons jamais manqué de kits. L’important, c’est que tout soit distribué le plus équita- blement possible, dans toutes les structures d’accueil imaginables.
QUEL EST LE RÔLE DU COMITÉ DES PAS-SAGES ?
C’est un comité d’experts, présidé par Véronique Fanfant, une pédagogue et formatrice d’éducateurs de jeunes enfants à l’IRTS de Neuilly-sur-Marne. Il se compose d’éducateurs de jeunes enfants, de di- rectrices de crèche, de gens qui travaillent avec des orphelinats, des écoles autistes, mais aussi d'artistes. Il s’est constitué petit à petit au fil des rencontres, sur la base d’une vision toujours plus large et approfondie du milieu de la petite enfance.
Chaque membre du comité peut proposer de nou- veaux membres, et nous essayons de faire en sorte qu’il évolue tous les deux ans. Ce comité définit le thème de la semaine nationale, et nous lui soumettons nos envies de créations et d’idées, pour qu'il donne son accord en termes éthiques ou sur le fond. Le comité travaille aussi sur le règlement des Girafes Awards, des trophées que nous avons mis en place pour valoriser la créativité des professionnels de la petite enfance.
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