Page 54 - Rebelle-Santé n° 210

ÉDUCATION
CULTURE
Girafes Awards - Prix Enfants, Bronze. © ministère des solidarités et de la santé
QUE SONT LES GIRAFES AWARDS ?
Dès que nous avons commencé à travailler avec les professionnels de la petite enfance, nous nous sommes inspirés de la richesse de leurs expériences et nous avons eu envie de récompenser la créativité de cette profession. C’est pour cette raison que nous avons mis en place les Girafes Awards. Sur le thème de la semaine nationale, les professionnels de la pe- tite enfance créent des projets avec les parents, puis envoient leur dossier d’atelier pédagogique. On reçoit entre 150 et 200 dossiers par an. Les catégories sont définies en fonction du statut des professionnels et des lieux d’accueil collectif ou individuel. Il y a également un prix pour les étudiants, le prix des parents, avec un jury de parents, un prix d’enfants avec un jury com- posé d’enfants. Le règlement évolue chaque année en fonction des critères définis avec l’OCDE, la CNAF, avec le comité des Pas-sages. Le jury est présidé par Méline Dutriévoz-Boyer, une directrice de crèche de Grenoble plusieurs fois lauréate. Il regroupe des membres du comité d’experts, mais pas seulement, car le jury se veut le plus représentatif possible. Les dossiers sont à remettre avant la fin décembre, et la remise des prix se déroulera au mois de mai prochain.
Propos recueillis par Lucie Servin www.rdvpetiteenfance.fr
DE 0 À 3 ANS, LA PRÉVENTION DES INÉGALITÉS
Selon la psychologie moderne, tout se joue avant 6 ans et beaucoup avant 4 ans. Le caractère péremptoire de cette affirmation a de quoi terroriser tous les parents inquiets de mal faire. L’idée n’est pas de culpabiliser, mais de faire prendre conscience de l’importance cruciale des cinq pre- mières années de vie pour un être humain. Bien sûr, les enfants ont toujours la possibilité de développer plus tard apprentissages et compétences ; mais ce sera toujours plus difficile et laborieux.
Lorsque l’enfant atteint son sixième anniversaire, les structures essentielles de sa personnalité sont formées et détermineront en grande partie sa vie d’adulte.
À 4 ans, l’enfant a acquis 50 % de son dévelop- pement intellectuel, c’est-à-dire la capacité à trai- ter mentalement les informations et contrôler ses actions et ses pensées dans un but précis. Dans cette période, grâce à la multiplication des circuits de neurones dans le cortex préfrontal, l’enfant ap- prend à marcher, à parler, mais aussi à anticiper, à résoudre les problèmes, à se conformer aux règles, à réfléchir, à agir en société et à prendre des déci- sions. Il prend conscience de lui-même et de ses émotions.
Contrairement à l’idée d’un caractère inné, fixé par l’hérédité, le type de stimulation intellectuelle qu’un enfant reçoit dans les premières années de sa vie détermine en grande partie son intelligence future.
Voilà pourquoi il est impératif et indispensable de lutter contre les inégalités dès la petite enfance, avant même l’école maternelle. Les enfants de milieu favorisé sont généralement pris en charge très jeunes, à la différence des autres. C’est pourquoi le rapport Regards sur l’éducation publié par l’OCDE pour 2018, rappelle encore l’im- portance de financer une politique de soutien dès la petite enfance pour lutter contre les inégalités au plus tôt.
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