Page 28 - Rebelle-Santé n° 222
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NUTRITHÉRAPIE
   Ce mois-ci, j’ai décidé d’organiser une réunion de famille, la famille en question étant celle des acides gras oméga-3. Cette famille a une excellente réputation, mais on en connaît mal les membres. Je les ai donc invités à venir se présenter afin que vous preniez conscience de leur importance. Nul doute que cela vous incitera à leur réserver une meilleure place dans votre assiette...
Mais laissons maintenant la parole aux diffé- LES MÉTABOLITES DE L’EPA ET DU DHA rents protagonistes de la famille oméga-3.
Qui commence ?
L’ACIDE ALPHA-LINOLÉNIQUE (AAL)
« Moi, je veux bien commencer parce qu’on dit de moi que je suis le "précurseur" des oméga-3. Mon nom : acide alpha-linolénique. Votre organisme me récupère via les plantes terrestres. Je suis donc un "terrien". Vous me trouvez principalement dans les huiles de colza, de cameline, de lin et de noix.
Qui prend la suite ? »
L’ACIDE EICOSAPENTAÉNOÏQUE (EPA) ET L’ACIDE DOCOSAHEXAÉNOÏQUE (DHA)
« Moi, l’EPA, et mon petit frère, le DHA. Nous parta- geons la même origine marine. Notre intégration au phytoplancton fait que nous nous situons à la base de la chaîne alimentaire de l’écosystème aquatique. Nulle surprise, donc, à ce qu’on nous retrouve dans les crustacés, les poissons et les mammifères marins.
On nous qualifie aussi de "dérivés" parce qu’une fois dans votre organisme, l’acide alpha-linolénique peut nous transformer en ce que nous sommes, sauf que cette transformation s’effectue difficilement, sur- tout quand l’organisme atteint un âge avancé. Pour nous récupérer directement, le plus simple consiste à consommer régulièrement des produits issus de la mer : poissons gras (sardine, maquereau, hareng, saumon, thon...), fruits de mer et crustacés (huîtres, moules, palourdes, crevettes...). Autre source alimen- taire d’origine terrestre, cette fois : les œufs, qu’ils soient labellisés bio ou Bleu-Blanc-Cœur.
Ces précisions étant apportées, place, maintenant, à nos rejetons dont vous ignoriez encore l’existence jusqu’au début de ce siècle. »
« Oui, nous nous appelons protectines, marésines et résolvines, et nous devons tout à nos précurseurs, l’EPA et le DHA, sans lesquels nous ne pourrions pas être fabriqués. Les protectines, marésines et résolvines de la série D descendent du DHA, tandis que les résol- vines de série E descendent de l’EPA. Un mot aussi sur les lipoxines, des cousins obtenus à partir d’acide arachidonique (oméga-6).
Nous sommes présentés à juste titre comme les « pom- piers » de l’inflammation. Si l’EPA et le DHA sont tant vantés pour leurs propriétés anti-inflammatoires, c’est grâce à nous. Petit problème, vous ne nous trouve- rez pas dans l’alimentation. De ce fait, le seul moyen d’augmenter nos taux dans votre organisme consiste à consommer suffisamment d’EPA et de DHA – donc de poissons gras (au moins deux fois par semaine). »
Merci pour votre participation à tous ! Permettez-moi de souligner à présent vos princi- paux points forts.
LES QUATRE POINTS FORTS DES OMÉGA-3
1 – Ils sont pro-vie, en ce sens qu’ils participent à une meilleure fertilité et un meilleur développement fœtal, diminuant notamment le risque de naissance préma- turée, tout en contribuant à un meilleur poids de nais- sance.
2 – Comme déjà mentionné plus haut, ils sont anti- inflammatoires, leurs cibles privilégiées étant l’inflam- mation chronique à bas bruit et les troubles de santé chroniques à forte composante inflammatoire (polyarth- rite rhumatoïde, maladie de Crohn, psoriasis, sclérose en plaques, asthme, migraines...). À noter l’existence d’une synergie d’action entre aspirine et certains méta- bolites d’oméga-6 (lipoxines) et d’oméga-3 (résolvines).
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