Page 67 - Rebelle-Santé n° 222
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  PATHOLOGIIES
        avec l’abus d’alcool, cette stéa- tose provoque une inflammation hépatique et des lésions cellu- laires importantes. Et tout comme pour l’excès d’alcool pendant des années, le syndrome NASH peut déboucher sur une cirrhose, soit une fibrose irréversible du foie empêchant son bon fonction- nement. Après quelques années d’évolution, le tableau clinique du syndrome NASH ressemble donc à celui de la cirrhose alcoolique, même lorsque le patient n’a jamais consommé une goutte d’alcool. Mais la cirrhose n’est pas le dan- ger terminal du syndrome NASH. Comme la cirrhose alcoolique, la fibrose expose au cancer du foie. Enfin, le syndrome NASH s’accom- pagne également de complications cardio-vasculaires et/ou rénales.
OBÉSITE ET DIABÈTE
Outre l’alimentation trop sucrée, d’autres facteurs concourent au développement d’un syndrome NASH, comme l’obésité abdomi- nale (conséquence d’une alimen- tation hypercalorique), l’hyper- cholestérolémie ou l’hypertriglycé-
ridémie, l’hypertension artérielle (conséquence de l’obésité) ou le diabète de type 2 et la résistance à l’insuline (conséquence de l’ali- mentation trop sucrée). On estime que plus de la moitié des diabé- tiques et près de 90 % des obèses souffriraient déjà d’un syndrome NASH. Le dépistage ciblé sur les personnes à risque est donc impor- tant en matière de prévention.
DES SIGNES TARDIFS
Problème : les symptômes spec- taculaires du syndrome NASH, comme la jaunisse (ictère), les œdèmes, les hémorragies diges- tives ou l’ascite (accumulation d’eau dans l’abdomen), sont tar- difs. La maladie est plutôt silen- cieuse à son début. Lorsque les premiers signes inquiétants appa- raissent, elle est souvent déjà bien installée, au stade de cirrhose et s’avère alors irréversible. D’où l’in- térêt d’être vigilant et de faire des examens lors des premières alertes, comme une fatigue inhabituelle ou une gêne abdominale, a fortiori en cas d’obésité et d’une alimen- tation trop sucrée. À ce stade, la palpation de l’abdomen retrouve déjà une augmentation du volume du foie (hépatomégalie). Il devient urgent d’arrêter tout aliment sucré !
PONCTION BIOPSIE DU FOIE
Le diagnostic de syndrome NASH est assez simple lorsqu’on constate une jaunisse chez une personne en surpoids et qui ne consomme pas d’alcool : il passe par une prise de sang, montrant l’atteinte hépa- tique (élévation des gammaGT et des transaminases), l’échogra- phie (existence d’une hépatomé- galie) et enfin et surtout, par une ponction-biopsie du foie qui montre la stéatose.
ÉVOLUTION
Il n’existe pas encore de médica- ment pour guérir du syndrome NASH, même si un nouveau trai- tement, Elafibranor, est en phase 3 de test. Mais en attendant, bonne nouvelle : l’arrêt de toute consom- mation de sucre et la perte de poids en cas d’obésité permettent d’inverser les processus de la stéa- tose hépatique : les cellules hépa- tiques vont se vider de leur graisse. En revanche, au stade de cirrhose constituée, c’est-à-dire au stade de la jaunisse, c’est bien plus grave et il faut alors envisager la possibi- lité d’une greffe de foie en dernier recours.
ALIMENTATION ANTI NASH
Greffe ou pas, la reprise des mau- vaises habitudes alimentaires et la persistance de la sédentarité ex- posent à nouveau à un syndrome NASH. On recommande donc de consommer des aliments plu- tôt riches en graisses insaturées, pauvres en graisses saturées, sucres (arrêt des sodas !) et cholestérol, et de consommer beaucoup de fibres et de vitamines E et C.
Dr Daniel Gloaguen
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