Page 105 - Rebelle-Santé n° 202

livres
Le romantisme à bout de branches
« Que le bal des fleurs commence » : le noisetier initie la saison des amours dans ce livre scientifique et sensuel qui répertorie la sexualité d’une vingtaine d’arbres, autour des magnifiques photographies de Stéphane Hette commentées avec précision par le botaniste Frédéric Hendoux. « Une fertilisation croisée », comme en témoignent les auteurs à la fin de l’ouvrage pour
un manifeste pour le reboisement urbain
En écho littéraire à Ces maires qui changent tout, l’essai de Mathieu Rivat, qui rend hommage au génie créatif des communes, Le Maire qui aimait les arbres de Jean Cha- lendas peut inspirer des bonnes idées et inciter à les expérimenter localement. Cette nouvelle se présente à la manière d’un conte comme une variation sur le thème de l’homme qui plantait des arbres. L’histoire
d’un maire déterminé, qui développe une stratégie de longue haleine pour replanter les arbres dans chaque
Un conte en miroir de la différence
En apostrophe de ce très beau conte initiatique sur l’identité, la norme et la différence, cette citation de Tahca Ushte emprun- tée à la sagesse amérindienne : « Chaque créature a sa raison d’être ». En écho apparaît dans l’horizon d’une enfant un petit mouton noir, qui grossit et de- vient son compagnon. « Est-ce
que c’est "noir", est-ce que c’est "gros", est-ce que c’est "mouton", est-ce que c’est "mon" ? » inter- roge le livre, qui répond par de sublimes images qui projettent les firmaments poétiques de cette chevau- chée nocturne.
uMon Gros Mouton noir, une histoire naturelle Corinne Lovera Vitali et Juliette Barbanègre. Éditions Albin Michel Jeunesse - 40 pages - 24 x 32 cm - 18 €. Dès 6 ans.
admirer à la loupe bourgeons, fleurs, chatons et graines comme jamais. Au fil des pages, c’est tout le langage amoureux des forêts qu’on découvre, l’esprit comme dépucelé par l’émerveillement des connaissances nouvelles. Car la sexualité végétale est complexe et combine, en fonction des essences, de multiples procédés qui engagent le vent ou les animaux, des formules chimiques mystérieuses et un peu de magie. Des racines aux canopées se chuchotent de troncs en rameaux les stratégies secrètes qui révèlent des dessous microscopiques dans un festival insoupçonné de formes et de couleurs. Une mine extraordinaire pour mieux voir les arbres, et à défaut de tomber amoureux, apprendre d’un regard à les déshabiller.
uLes arbres amoureux, ou comment se reproduire sans bouger Stéphane Hette, Francis Hallé et Frédéric Hendoux. Éditions La Salamandre - 144 pages - 23 x 27,8 cm - 39 €.
recoin de sa ville, puis dans le rayonnement des routes à l’entour, avec la perspective d’étendre toujours plus loin son réseau forestier. En une cinquantaine de pages, le texte se lit comme un plaidoyer pour repenser la place des arbres dans la ville, et organiser un retour de la verdure dans l’espace urbain colonisé par le bitume et les voitures. Une lecture très agréable et inspirante pleine d’optimisme. En espérant qu’il y ait dans la réa- lité de quoi en prendre de la graine.
uLe Maire qui aimait les arbres Jean Chalendas - Éditions Actes Sud - 80 pages - 10 x 19 cm - 10 €.
Le mur du silence
Jusqu’en 1976, la langue des signes était interdite en France. Une bande dessi- née quasi muette pour se mettre dans la peau d’une petite fille sourde, et mieux saisir son ressenti en pro- jetant ce quotidien triste sublimé par l’imagination de l’enfance. Les saisons défilent après un déménagement à la campagne alors qu’un arbre sert de refuge pour échapper au déluge qui frappe le monde des adultes. Un album métaphore à émotions, aux traits doux et subtils ré- cemment prolongé par un film d’animation.
uL’écorce des choses Cécile Bidault. Éditions Warum - 104 pages - 20 x 26 cm - 17 €.
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