Page 111 - Rebelle-Santé n° 202
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recettes nature
Sarriette
jours dans un endroit frais et sec en remuant tous les jours. Retirez l’étamine en la pressant vigoureu- sement ainsi que les gousses de va- nille. Vous pouvez, ou non, ajouter un petit verre d’eau-de-vie (cela prolonge la conservation). Transva- sez votre potion dans une bouteille en verre teinté et buvez un à deux petits verres tous les jours, sans exagération.
Des fruits et Des salaDes sulfureux
La pastèque
Dans un mixeur, jetez 500 g de pas- tèque avec ses pépins jusqu’à l’ob- tention d’un jus bien lisse. Versez- le dans une casserole, ajoutez le jus d’un citron et portez à ébulli- tion en laissant réduire de moitié. Conservez dans un pot en verre au réfrigérateur et prenez 2 bonnes cuillerées à soupe le matin à jeun et le soir avant de dîner. La pas- tèque aurait une action vasodila- tatrice.
La roquette
Ovide qualifiait cette salade « d’herbe lubrique », herba salax, et Hildegarde von Bingen la décri- vait comme « excitante aux jeux de l’amour », ce qui avait pour consé- quence de la bannir des jardins des couvents. Selon Pline, il faut cueillir trois feuilles de roquette sauvage de la main gauche et les piler dans de l’eau miellée afin d’obtenir une boisson exaltant au mieux les propriétés aphrodi- siaques de la plante.
Des herbes qui provoquent une certaine arDeur...
La berce :
HeracLeum spHondyLium
Les propriétés stimulantes de cette ombellifère sont peu reconnues en France alors qu’elles sont bien
exploitées dans les pays slaves qui l’utilisent dans des boissons, des friandises et des soupes. Chez nous, on la ramasse surtout pour la donner aux lapins... (ce qui pour- rait expliquer leur frénésie...). Elle aurait des propriétés similaires au ginseng, tonique général, d’où son surnom de ginseng d’Europe. Voici un breuvage dont vous me direz des nouvelles : recouvrez des graines de berce, fraîches de pré- férence, d’alcool à 60 degrés, et laissez macérer dix jours à l’ombre et au sec. Filtrez, mettez de côté. Préparez un sirop avec 100 g de sucre et 100 ml d’eau, ajoutez 10 g de l’alcoolature de graines faite précédemment et 30 g de cura- çao. Conservez dans une bouteille et buvez une à trois cuillerées à soupe de ce breuvage par jour.
La sarriette :
satureia Hortensis ou montana
Son nom est dérivé du latin saty- rus, à traduire par satyre, ce qui veut tout dire. Digestive et tonique, la sarriette n’a pas pas fini de vous surprendre. Facile d’emploi dans la cuisine, je vous conseille d’en parfumer tous vos plats. Et sinon, pour une infusion, jetez 5 g de sar- riette sèche dans une tasse d’eau bouillante, couvrez, laissez infuser dix minutes, filtrez et buvez trois
tasses dans la journée, ceci pen- dant une quinzaine de jours.
et pour les curieux Des recettes D’antan
« Prendre une livre de panicaut blanc et mondé, bouilli dans un deuxième bouillon de pois chiches, huit onces de couillons de renard (bulbe de l’orchis bouc), trois onces de racines de raifort, deux onces d’armoise. Piler le tout et recouvrir de deux doigts de lait de vache ou de brebis ; ajouter quatre onces d’huile de sésame et du beurre frais de lait de vache ; cuire (à feu doux) jusqu’à obtenir une pâte épaisse et ajouter avant la fin de la cuisson du lait frais, de l’huile et du beurre et faire cuire parfaitement le tout ; incorporer alors six livres d’excellent miel, une livre et demie de suc d’oignon hu- mide. Faire cuire à nouveau le tout, jusqu’à obtenir la bonne consis- tance : retirer du feu et incorporer ensuite la poudre suivante, huit drachmes de queue et de reins de scinque (poisson des sables, sorte de petit lézard), quatre drachmes de graines de roquette, de capu- cine, de panais, de moutarde, d’asperge, de gingembre, de cinna- mome, de poivre long, de mélilot. Après avoir mélangé le tout avec ladite pulpe, y ajouter une livre et demie de pignons mondés, deux onces de pistaches décortiquées ; bien mélanger le tout et aromatiser avec une drachme de bon musc. » Citation Les Baumes de l’amour, Piero Camporesi, 1990.
S’il vous prenait l’envie de concocter cette vieille recette, sachez qu’une livre est égale à environ 454 g, une once à 28 g, un drachme à 4 g. L’orchis bouc est toxique, remplacez ses bulbes par des figues (même analogie) et vous pouvez substituer des petits poissons de mer au poisson des sables.
Anne Rihet
Rebelle-Santé N° 202 63

