Page 24 - Rebelle-Santé n° 202
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nutrithérapie
alimentaires, notamment l’huile de colza, à la com- position équilibrée, et l’huile de cameline, riche en oméga-3 précurseurs.
Les matières grasses à limiter, voire à éviter : acides gras saturés à chaîne longue (beurre, crème fraîche, lait de vache entier, fromages, lard, beurre de cacao...) ; acides gras polyinsaturés de type oméga-6 (huiles de tournesol, maïs et soja) ; huiles végétales partiellement hydrogénées (alimentation industrielle). Attention aux glucides à digestion rapide. Leur consommation en excès stimule la synthèse hépatique d’acides gras saturés à chaîne longue, en particulier celle de l’acide palmitique.
Cette dernière remarque vaut tout spécialement pour Claire. En effet, quand les triglycérides refusent obs- tinément de descendre en dessous de 200 mg/dL, il devient impératif de suivre un régime hypoglucidique que l’on peut qualifier « d’intelligent », autrement dit un régime à index glycémique relativement bas (ré- gime IG).
l’EssEntiEl à savoir sur lE régimE ig
Il s’agit d’un régime accordant une place prépondé- rante aux aliments dont l’impact sur le taux de glu- cose sanguin est faible à modéré. En pratique, cela amène à se réfréner sur les glucides à digestion rapide (céréales raffinées, frites, sodas...) et, plus largement, à délaisser les aliments ultra-transformés de l’indus- trie agroalimentaire (2) au profit d’aliments peu ou pas du tout transformés (végétaux frais, légumineuses, oléagineux...).
Il existe des guides présentant l’index glycémique de centaines d’aliments et donnant des astuces pour
abaisser l’index glycémique des repas. Exemple : le Guide des index glycémiques IG publié chez Thierry Souccar Éditions.
ViVe le régime « cocoméga-3 » !
Pour finir, j’aimerais revenir sur la question du choix du type de matières grasses à privilégier, car cela peut faire une TRÈS grosse différence à l’arrivée. Pour l’il- lustrer, quoi de mieux que cette étude réalisée auprès d’une trentaine de patients souffrant d’hypertrigly- céridémie sévère. Pendant 7 jours, on les a soumis à un régime alimentaire certes hypocalorique, mais néanmoins riche en matières grasses, sauf que les matières grasses qu’ils étaient amenés à consommer étaient constituées pour près des trois quarts par des acides gras saturés à chaîne moyenne – comme ceux que l’on trouve dans l’huile de coco – et pour près d’un quart par des acides gras polyinsaturés de type oméga-3. Résultat : le taux moyen de triglycérides des participants a dégringolé de 1600 à 500 mg/dL ! Quant au taux moyen de cholestérol total, il est passé de 4,20 à 2,90 g/L (3). Des résultats qui laissent pantois !
Didier Le Bail
(1) Posologie recommandée par l’étude randomisée de 2015. Nous espérons que le produit sera commercialisé dans un avenir proche, vu son potentiel thérapeutique. (2) Dans la composition desquels figurent souvent des sucres « cachés » : saccharose, maltose, dextrose, sirop de glucose-fructose...
(3) Hauenschild A, Successful treatment of severe hypertri- glyceridemia with a formula diet rich in omega-3 fatty acids and medium-chain triglycerides, Ann Nutr Metab, 2010
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