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ALLER VERS L’AUTOSUFFISANCE AU JARDIN POUR QUOI FAIRE ?
Pour échapper aux produits phytosanitaires, aux cultures sur des substrats de qualité douteuse, aux produits cultivés de façon arti- ficielle, aux légumes et fruits sans goût car trop « poussés »...
Pour échapper aux circuits de distribution qui rémunèrent peu les producteurs alors que les prix pour le consommateur restent élevés.
Pour sortir de la spirale d’achat, de consommation, de dépendance vis-à-vis du commerce qui peut imposer des produits, notamment en ne proposant pas d’autre choix ou en nous séduisant... !
Pour réduire le bilan carbone de sa consommation alimentaire.
Pour contribuer à maintenir ou développer la biodiversité locale, préserver le patrimoine que consti- tue le savoir-faire des jardiniers...
Ou tout simplement pour être heureux de produire l’essentiel, la majorité des produits qui consti- tuent son alimentation.
PENSER LE PROJET GLOBALEMENT POUR EN MESURER TOUS LES ASPECTS
L’autosuffisance au jardin nécessite de trouver un équilibre entre le jar- diner autrement et le manger autre- ment. L’autosuffisance quantitative ne requiert pas les mêmes straté- gies (2), les mêmes surfaces et le même investissement en temps, qu’une autosuffisance alimentaire qui intègre la qualité nutritionnelle (teneur en matière sèche, teneur en oligo-éléments et vitamines) et la qualité gustative. La satisfaction qualitative des besoins alimen- taires conduit nécessairement à diversifier les espèces cultivées, à maintenir la biodiversité et l’équi- libre écologique du jardin pour que cette pratique de jardin auto- suffisant soit viable sans pesticides et envisageable sans y passer tout son temps.
Bien réussir un jardin autosuffisant, c’est bien penser la combinaison suivante :
(surface x fertilité initiale) x (es- pèces cultivées x besoins alimen- taires) x (temps disponible pour jardiner) x (intrants) (3).
Cette réflexion conduit tout droit vers des choix qui conditionnent le projet et sa longévité.
LA SURFACE DISPONIBLE ET LA FERTILITÉ INITIALE
Si l'on consière qu’il faut environ 150 à 180 kg de fruits et légumes pour couvrir, tout au long de l’an- née, les besoins d’une personne ayant une consommation modé- rée de pommes de terre (2 kg/ semaine maximum), de viande ou de poisson,
le calcul de la surface nécessaire amène les ordres de grandeur sui- vants (4) :
• Pour de la culture bio avec en- grais verts : 80 m2 avec 10 m2 de verger (hors petits fruits), 10 m2 consacrés aux aromates, fines
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JARDIN BIO