Page 77 - Rebelle-Santé n° 212
P. 77

ALLER VERS L’AUTOSUFFISANCE AU JARDIN POUR QUOI FAIRE ?
Pour échapper aux produits phytosanitaires, aux cultures sur des substrats de qualité douteuse, aux produits cultivés de façon arti- ficielle, aux légumes et fruits sans goût car trop « poussés »...
 Pour échapper aux circuits de distribution qui rémunèrent peu les producteurs alors que les prix pour le consommateur restent élevés.
 Pour sortir de la spirale d’achat, de consommation, de dépendance vis-à-vis du commerce qui peut imposer des produits, notamment en ne proposant pas d’autre choix ou en nous séduisant... !
 Pour réduire le bilan carbone de sa consommation alimentaire.
 Pour contribuer à maintenir ou développer la biodiversité locale, préserver le patrimoine que consti- tue le savoir-faire des jardiniers...
 Ou tout simplement pour être heureux de produire l’essentiel, la majorité des produits qui consti- tuent son alimentation.
PENSER LE PROJET GLOBALEMENT POUR EN MESURER TOUS LES ASPECTS
L’autosuffisance au jardin nécessite de trouver un équilibre entre le jar- diner autrement et le manger autre- ment. L’autosuffisance quantitative ne requiert pas les mêmes straté- gies (2), les mêmes surfaces et le même investissement en temps, qu’une autosuffisance alimentaire qui intègre la qualité nutritionnelle (teneur en matière sèche, teneur en oligo-éléments et vitamines) et la qualité gustative. La satisfaction qualitative des besoins alimen- taires conduit nécessairement à diversifier les espèces cultivées, à maintenir la biodiversité et l’équi- libre écologique du jardin pour que cette pratique de jardin auto- suffisant soit viable sans pesticides et envisageable sans y passer tout son temps.
Bien réussir un jardin autosuffisant, c’est bien penser la combinaison suivante :
(surface x fertilité initiale) x (es- pèces cultivées x besoins alimen- taires) x (temps disponible pour jardiner) x (intrants) (3).
Cette réflexion conduit tout droit vers des choix qui conditionnent le projet et sa longévité.
LA SURFACE DISPONIBLE ET LA FERTILITÉ INITIALE
Si l'on consière qu’il faut environ 150 à 180 kg de fruits et légumes pour couvrir, tout au long de l’an- née, les besoins d’une personne ayant une consommation modé- rée de pommes de terre (2 kg/ semaine maximum), de viande ou de poisson,
le calcul de la surface nécessaire amène les ordres de grandeur sui- vants (4) :
• Pour de la culture bio avec en- grais verts : 80 m2 avec 10 m2 de verger (hors petits fruits), 10 m2 consacrés aux aromates, fines
Rebelle-Santé N° 212 77
JARDIN BIO


































































































   75   76   77   78   79