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NUTRITHÉRAPIE
D’où la nécessité de la phase II de détoxification pour augmenter la solubilité et réduire la toxicité des produits issus de la phase I. Durant cette phase II interviennent différentes familles d’enzymes de conju- gaison qui achèvent de transformer des toxiques tels que le célèbre bisphénol A (1), le benzopyrène ou encore les hydrocarbures aromatiques cycliques pré- sents dans la fumée de cigarette, le carburant diesel et les viandes grillées.
Mais à quoi bon traiter tous ces déchets toxiques s’ils ne peuvent pas être correctement évacués vers les intestins grâce à un liquide visqueux que l’on appelle la bile ?
C’EST QUOI, LA BILE ?
La bile est un liquide de couleur jaune-verdâtre sécré- té par le foie, stocké dans la vésicule biliaire et déversé dans le duodénum, segment initial de l’intestin grêle. Elle est produite à partir de cholestérol. Sans doute l’ignorez-vous, mais l’organisme fabrique lui-même 70 % du cholestérol dont il a besoin, le reste prove- nant de l’alimentation. Sur ce total, environ la moitié sert à produire des acides biliaires ! Une preuve de plus de la grande utilité du cholestérol – mais aussi de l’importance de veiller au bon fonctionnement de la voie biliaire, cette dernière assurant l’élimination d’un éventuel excès de cholestérol.
La bile contient un ensemble de composés : choles- térol, bien entendu, mais aussi phospholipides, élec- trolytes, antioxydants et même anticorps destinés à renforcer l’immunité intestinale. On y trouve aussi des pigments, le principal étant la bilirubine, déchet issu de la dégradation de l’hémoglobine. C’est ce pigment jaune qui confère à nos selles leur couleur marron une fois qu’il a été dégradé par des enzymes bacté- riennes du gros intestin. Un défaut d’élimination de la
bilirubine peut aboutir à une jaunisse.
Comme je l’ai expliqué plus haut, les déchets filtrés et traités par le foie finissent dans la bile, qui les évacue vers les intestins. Il est donc crucial de veiller à main- tenir une bonne production et un bon écoulement de la bile pour que le processus de détoxification puisse aller à son terme.
DES SIGNES QUI NE TROMPENT PAS
Voici une série de signes faisant suspecter l’existence d’une insuffisance hépatobiliaire :
bouche pâteuse, langue chargée, mauvaise haleine, nausées, difficulté à digérer les graisses, ballon- nements, constipation ou alternance de diarrhées et constipation, selles flottantes ou en « crottes de chèvre », fatigue, troubles de la concentration, dé- mangeaisons cutanées (s’aggravant souvent la nuit ou en période prémenstruelle).
OPÉRATION DRAINAGE
Pour améliorer la fonction hépatobiliaire, rien de mieux que les plantes de drainage du foie et de la vé- sicule biliaire. Elles vont stimuler l’activité hépatique et, par là même, augmenter la production de bile (ef- fet cholérétique), et également renforcer la capacité de la vésiculaire biliaire à se contracter pour éjecter la bile vers les intestins (effet cholagogue). L’obstruc- tion des voies biliaires – le plus souvent causée par des calculs – est bien entendu une contre-indication à l’emploi de ce type de plantes.
L’UNION FAIT LA FORCE
En vue d’obtenir la meilleure synergie d’action possible, tout bon phyto-complexe à visée hépa- tobiliaire se doit d’être formulé autour de plantes
Chrysantellum americanum
Desmodium
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