Page 22 - Rebelle-Santé n° 191
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COURRIER
« Je suis abonné à la revue depuis 20 ans, je suis paysan bio depuis 40 ans et je voudrais réagir à l’ar- ticle de Pınar Selek Travailler beau- coup, vivre moins : Non ! Travailler moins, vivre plus : Oui (paru dans la revue n° 189, NDLR).
Cela fait 40 ans que je travaille 60 à 70 heures par semaine et je vais très bien ! Mes voisins paysans chimiques tra- vaillent trois fois moins, en utilisant des produits chimiques cancéri- gènes et neurotoxiques. Ils ont peut- être mieux "vécu" que moi mais à mon âge (65 ans), beaucoup sont morts, et beaucoup sont atteints de cancers !
L’agriculture biologique demande beaucoup de main d’œuvre. Si toute la France était en agriculture biologique, on supprimerait 3/4 du chômage, 3/4 des cancers, 95 % des malades Alzheimer. Quand on dit travailler moins, on avantage l’agriculture chimique, on désavan- tage l’agriculture biologique, parce
Il y a travail et travail...
que moins on travaille, plus le coût du travail augmente ; ou alors il faudrait que l’agriculteur chimique paie financièrement les consé- quences de ses actes (pollution de l’eau, de l’air, cancers, Alzheimer, Parkinson...) et que l’agriculteur biologique en soit évidemment exonéré. Dans ce cas, quel que soit le coût du travail, tous les paysans auraient intérêt à se mettre au bio.
Pour terminer, je me répète, atten- tion, en disant travailler moins, de ne pas favoriser l’agriculture chimique et défavoriser l’agriculture biologique. D’ailleurs, c’était un ar- gument de l’industrie chimique qui disait aux paysans : "Utilisez des produits chimiques, ne soyez plus esclaves des mauvaises herbes, des insectes, des champignons, vous travaillerez moins".
Ils l’ont fait et on en voit et paie les conséquences ! » Monsieur T. de l’Aube
Pınar, à laquelle nous avons trans- mis ce courrier, va tout à fait dans le même sens que ce lecteur. En réa- lité, plus que de travail, c’est d’em- ploi qu’il était question dans son article, pas du travail que l’on aime et que l’on fait avec conscience et un si beau sens des responsabilités.
Appareils de réflexologie ?
« On parle beaucoup actuellement de réflexologie (nous connaissons), mais il arrive sur le marché des appareils (de réflexologie) où l’on met les deux pieds sur une plaque qui envoie des ondes. Qu’en pensez-vous ? Quelle valeur médicale ont ces appareils ? Merci de votre réponse. »
Monsieur S. du Pas-de-Calais Nous avons demandé son avis à Anne Dufour, qui écrit
la rubrique Réflexologie dans la revue.
Je vois vaguement à quel type d’appareil fait référence Monsieur S. Mais il donne peu de détails... Je connais effectivement des appareils de réflexologie plantaire qui agissent mécaniquement, comme si on appuyait sur les points : ils sont munis de petites boules protubérantes qui appuient sur les zones de réflexo. Pourquoi pas, sinon que j’émets quand même des ré- serves car ces appareils sont généralement statiques et, surtout, ne peuvent être modulés (rapetissés ou agrandis) alors que nous avons tous des pieds différents, notam- ment pour la taille. Mathématiquement, ils ne peuvent donc pas stimuler les mêmes zones chez chacun et c’est un peu embêtant.
Par ailleurs, quand on fait une séance de réflexologie efficace, on doit normalement sentir au bout du doigt
un "nœud" et c’est lui que l’on travaille jusqu’à ce qu’il "lâche" et que le point devienne souple ; chose que ne peut faire une machine quelle qu’elle soit (elle ne sent rien, donc ne modifie pas sa pression en fonction du fait que le nœud lâche ou pas).
Mais d’un autre côté, cela peut stimuler quand même, donc pourquoi pas, sinon en précision, au moins en termes de stimulation de la circulation. Mais les appareils qui émettent des ondes, je ne connais pas, donc je n’ai pas d’avis. Je dirais juste que tradition- nellement on masse les zones et on ne leur envoie pas des ondes (qui vont où ? qui font quoi une fois dans le corps ? qui viennent se rajouter à toutes les autres ondes que l’on cherche justement à limiter ?). Donc a priori, je dirais plutôt que ce n’est pas dans l’optique tradition- nelle et personnellement je ne les utiliserais pas. Concernant la validité médicale, genre étude de preuve d’efficacité, à mon avis elle est nulle (mais tout comme pour les fauteuils de massage, ce qui n’empêche pas qu’ils peuvent faire du bien).
J’espère que cette réponse sera claire. Mais, encore une fois, je n’ai jamais testé donc je n’ai pas d’avis autorisé.
Anne Dufour
Si vous avez un avis, donnez-le nous !
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