Page 109 - Rebelle-Santé n° 200
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examens
DES BLESSURES SPORTIVES À RÉPÉTITION...
ET SI C’ÉTAIT UN DÉFICIT EN SÉLÉNIUM ?
Oligo-élément indispensable, le sélénium fait peu parler de lui. Et pourtant, un déficit en cet antioxydant puissant peut se traduire par l’apparition de pathologies graves.
Le sélénium fait partie de la grande famille des oligo- éléments, au même titre que
le zinc, le cuivre ou le fer. Surtout, on le classe également dans une autre famille essentielle, celle des antioxydants, qui permettent de lutter contre les effets néfastes des radicaux libres issus de l’oxygène connus pour entraîner des dégâts cellulaires importants (attaque des protéines, dégradation de l’ADN, destruction des membranes cel- lulaires...). Le sélénium permet l’action d’une enzyme particulière, la glutathion peroxydase, une en- zyme qui s’oppose à l’oxydation des lipides sous l’effet des radicaux libres.
PRÉVenTIOn Des CanCeRs...
À l’instar des autres antioxydants, le sélénium est donc un acteur important dans la prévention des cancers (côlon, poumon, prostate, vessie, œsophage, estomac...).
... maIs Pas seULemenT
Le sélénium concourt aussi à ralen- tir les processus de vieillissement cellulaire, à protéger de l’athé- rosclérose, des infections ou de l’insuffisance cardiaque (maladie de Keshan), sans parler de la pro- tection contre la maladie de Par- kinson et peut-être également de la maladie d’Alzheimer. Le sélénium est utile en cas de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Un déficit en sélénium expose aussi aux blessures musculaires spor- tives. Car rappelons qu’un tiers des réserves de sélénium est situé dans les muscles. Le sélénium contribue également à lutter contre l’accu- mulation des métaux lourds dans l’organisme. Il est donc important
de consommer les aliments qui en sont riches.
DOsaGe
Le dosage du sélénium n’est pas de pratique courante et sa pres- cription est donc médicale. Il peut être recommandé lorsqu’il existe une suspicion de déficit : trouble alimentaire (maladie digestive, ma- labsorption, anorexie, cancer, mu- coviscidose...), atteinte hépatique (cirrhose, hépatite...), pratique in- tensive d’un sport (blessures à ré- pétition, fatigue...). En pratique, le taux normal sanguin de sélénium est compris entre 60 et 120 μg/l. Quant à l’excès de sélénium, il correspond le plus souvent à une intoxication professionnelle.
QUanD se sUPPLÉmenTeR ?
Appauvrissement des sols oblige, l’apport quotidien en sélénium est bien souvent insuffisant. Environ la moitié de la population a des apports inférieurs à ceux recom- mandés. On préconise donc une supplémentation chez les plus de 80 ans pour stimuler l’immunité, mais aussi chez les cardiaques, chez ceux qui présentent une athérosclérose importante, lors
des cancers, du diabète ou de cer- taines maladies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, par exemple. Mais at- tention, une supplémentation trop importante peut paradoxalement augmenter le risque de cancer de la prostate ! Il ne faut donc pas en abuser.
Dr Daniel Gloaguen
ALIMENTS RICHES EN SÉLÉNIUM
uNoix du Brésil uCéréales complètes à base d’orge uFruits de mer : homard, crevette, huître... uViandes : dinde, poulet, rognon d’agneau et de porc... uPoissons gras : morue, hareng, thon... u Lait u Œuf uGermes de blé uLégumes : carotte, brocolis, champignon... u Ail u Banane uVinaigre de cidre
Rebelle-Santé N° 200	61
Dr Daniel Gloaguen


































































































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