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RENCONTRE
LyME
SILENCE ! JE pIQUE...
Catherine Seide
Maladie du siècle ? En tout cas, la maladie de Lyme est un véritable fléau. Mal diagnostiquée et donc mal soignée, elle pourrit la vie de
milliers de personnes. Rencontre avec une phyto- thérapeute et un pharmacien qui ont choisi de se soigner naturellement.
DE LA DIFFICULTÉ DE SE FAIRE DIAGNOSTIQUER
« C’est un véritable parcours du combattant », constate, révoltée, Catherine Seide, phytothérapeute installée en Provence. Et elle raconte : « Il y a 3 ans et demi, dans la nuit, j’ai eu comme des brûlures dans le dos – ça a commencé comme ça... Aux urgences, ils m’ont donné une pommade et c’est tout ! »
Pour elle, commence alors une quête qui, aujourd’hui encore, est loin d’être terminée. En 2013, elle commence à voir des médecins : service infectiologie à l’hôpital de Marseille où le test sérologique Elisa se révèle négatif. La maladie de Lyme n’est donc pas diagnostiquée. « Deux autres médecins me l’ont prescrit ; à chaque fois, il était négatif. » Pas surprenant lorsqu’on sait que ce test ne détecte que 3 borrélioses
sur la cinquantaine qui existe. Catherine Seide poursuit : « Je ne me souvenais pas avoir été piquée par une tique, juste d’un érythème sur la jambe, il y a environ 15 ans. »
Test en Allemagne et soins naturels
Après des IRM et un rendez-vous chez un rhumatologue qui ne résout rien, Catherine se décide finalement à franchir le Rhin et à consulter un médecin allemand qui lui fait passer un test très pointu par immuno-florescence (1) : prise de sang et microscopie en champ sombre et là, on peut voir les fameuses bactéries porteuses de la borréliose de Lyme. Ouf, enfin, elle sait ! Et peut dorénavant se concentrer sur les soins appropriés.
Faute de trouver un médecin dans sa région qui pourrait la soigner, la phytothérapeute formée en herboristerie en Suisse se prend en main et utilise les plantes médicinales – tisanes, macérâts glycérinés et huiles essentielles pour traiter les symptômes (douleurs articulaires, fatigue extrême, insomnies, problèmes de vue). Elle entreprend des cures de détoxification à l’aide d’aloe vera et de plantes dépuratives comme le romarin ou la racine de bardane. Elle utilise des huiles essentielles anti-inflammatoires (tea tree et ravintsara) en massages et par voie interne. « Bref, tout cela a évité que ça prenne trop d’ampleur, mais maintenant, il faut guérir ! », constate Catherine, ajoutant que « cette maladie isole socialement. On est incompris et cela amplifie la souffrance morale ».
Tout ce qu’elle souhaite à présent, c’est que les médecins soient mieux informés et que ce fléau soit correctement diagnostiqué et soigné...
MIRACULÉ DE LyME !
L’histoire de Jean-Patrick Bonnardel est différente. « Depuis l’âge de 18 ans, je souffrais de différents troubles », raconte celui qui fut le plus jeune phar- macien installé comme titulaire. Ce qui ne l’a pas empêché d’exercer son métier pendant une vingtaine d’années à Chazelles-sur-Lyon, dans la Loire. « Il y a quelques années, je me suis retrouvé dans un état ter- rible : je tombais, je pouvais à peine parler... » On pourrait presque dire que c’est sa passion pour les champignons qui l’a sauvé ! Car ce mycologue a re- péré une tique sur sa peau en se douchant, au retour d’une virée en forêt. Il l’arrache, mais, quelques jours plus tard, il a l’épaule droite paralysée. Le médecin
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